Personne n'a fait de moi ce que je suis à part moi-même, je suis un putain de lion et personne ne peut me mettre à terre ☼ Scarlett

✃ It's as if I could not breathe without you.
Elle est née à San Francisco et est fille unique ☼ Elle ne commence jamais sa journée sans boire une tasse de café, d'ailleurs elle en consomme une grande quantité chaque jour ☼ Elle déteste le sport, excepté le sport de chambre ☼ Elle sait parfaitement qu'elle est douée dans son domaine et elle ne cherche pas à le cacher ☼ Elle est la mère de deux enfants, deux jeunes femmes de 28 et 24 ans, dont elle ne s'est jamais vraiment occupé ☼ Elle n'a jamais su endosser ses responsabilités de mère et a toujours préféré fuir le domicile familial ☼ Elle n'a jamais caché que sa carrière était plus importante pour elle que sa propre famille ☼ Elle trompe régulièrement son mari, notamment avec certains de ses collègues ☼ Elle déteste le froid et donc par extension, l'hiver, et aimerait pouvoir s'envoler pour une destination plus ensoleillée lorsque les températures chutent ☼ Elle a rencontré son mari lorsqu'elle avait dix-huit et aujourd'hui cela fait vingt-huit ans qu'ils sont mariés ☼ Elle a un jour trompé Peter avec son meilleur ami, Robert ☼ C'est une cuisinière désastreuse, puisqu'elle n'a jamais vraiment appris à cuisiner, passant plus de temps au bloc que derrière les fourneaux ☼ A l'hôpital on la surnomme Le Tyran, puisqu'elle sait inspirer une certaine crainte et un certain respect à ses collègues, de part sa nature froide et son talent, mais également du fait de son autorité et d'un sadisme dont elle fait preuve lorsqu'on n'obéit pas aux ordres qu'elle donne.

✃  You are my paradise, but maybe I'm your hell
Scarlett Rose Wellington, née le 26 mai 1966 dans la belle ville de San Francisco. Fille de chirurgiens de renommée mondiale, elle a grandi sans connaître la véritable définition du mot « amour ». Ses parents passaient leur vie à l’hôpital, préférant faire passer la chirurgie avant leur enfant unique et la jeune Scarlett en a beaucoup souffert. C’est pour cette raison que dès son plus jeune âge, la fillette se forge une carapace. Elle ne se renferme pas sur elle-même, elle devient simplement froide avec l’idée de ne s’attacher à personne, car les gens vous déçoivent toujours à un moment ou à un autre. Et c’est cette peur qui la ronge la petite Scar, celle d’être déçue et blessée, celle de se sentir abandonnée. Ainsi elle fait en sorte de ne rien ressentir envers les gens qui croisent sa route et l’admiration qu’elle portait autrefois à ses parents devient rapidement de la rancœur et de la déception. Car à cause d’eux elle n’a pas eu d’enfance. Étant bien souvent toute seule à la maison dès son plus jeune âge, Scar se voit dans l’obligation de se débrouiller toute seule pour de nombreuses choses : se faire à manger, faire la lessive… Elle n’a jamais le temps de sortir s’amuser avec des copines ou bien d’avoir un peu de temps libre chez elle. Et c’est ça qui la bouffe, qui lui pourri la vie jusqu’à ce qu’elle termine le lycée et qu’elle décide de se barrer de chez elle. Là, elle réussit à louer un petit appartement avec une amie et goûte enfin à la liberté.

« Je t’offre un verre ? » Elle se tourne vers le jeune homme qui vient de s’installer à côté d’elle, un large sourire aux lèvres. Il ne doit pas être beaucoup plus âgé qu’elle, peut être vingt ou vingt-et-un ans tout au plus. Grand, brun, les yeux bleus, il a tout pour plaire et il ressemble à l’un de ses acteurs qu’on trouve dans les films. « Ouais, pourquoi pas. » Elle hausse vaguement les épaules, tout d’abord pas tellement emballée à l’idée de se faire offrir un verre par un inconnu. Mais de toute façon elle a un peu de temps à tuer devant elle, ses amies sont sorties fumer. « Je vais prendre une vodka. » Le jeune homme fait signe au serveur qu’il prendra la même chose, et l’homme s’éloigne pour préparer les commandes. « Tu m’as l’air bien jeune pour être ici. » Immédiatement elle se crispe et lui jette son habituel regard froid qui signifie qu’il n’a pas intérêt à aller plus loin. Pourtant il semble un brin téméraire et continue sur sa lancée, toujours son air guilleret sur le visage. « T’as quoi ? Dix-huit ans ? Dix-neuf ? » Elle ne répond pas, se contente de fixer un point à l’autre bout du bar. Il n’avait pas tout à fait tort, elle n’aurait pas dû être ici. Si elle était entrée, c’était simplement grâce à sa fausse carte d’identité qui indiquait qu’elle avait l’âge légal pour consommer aux États-Unis, c’est-à-dire vingt-et-un ans. « T’inquiète va, je dirais rien. De toute façon, je crois qu’on est dans le même bateau. » Il lui fait un clin d’œil discret, lui indiquant par-là que lui-même n’est pas entré tout à fait légalement. C’est à ce moment-là qu’elle commence à se détendre un peu. Au moins il n’ira pas la dénoncer. « Au fait, moi c’est Peter. » A ce moment le serveur revient avec leurs commandes et la jeune femme s’empare de son verre pour en boire une longue gorgée. La première d’une longue série. Car à la suite de ça, les deux jeunes gens enchaînent les verres les uns après les autres, jusqu’à se retrouver enlacés dans une ruelle sombre derrière le bar, à échanger de langoureux baisers. Le lendemain, elle se réveillera dans le lit de ce presque inconnu, en se rappelant simplement être montée dans un taxi à sa suite.

« Peter j’suis enceinte. » Ça y est, elle l’avait enfin dit. Depuis plusieurs jours elle tournait cette information dans sa tête pour trouver le meilleur moyen pour le lui annoncer. Et voilà qu’elle lui avait balancé comme ça, sans prendre de gants. D’un côté elle était soulagée de l’avoir dit, mais de l’autre elle avait peur. Peur de sa réaction. Et s’il la quittait ? Avant qu’elle ne le rencontre, elle n’avait jamais cru à ce sentiment appelé « amour ». Mais il était entré dans sa vie, avait tout chamboulé et elle était tombée amoureuse de lui. Les deux années qu’elle venait de passer à ses côtés l’avaient fait se sentir plus vivante que les dix-huit précédentes. Avec lui elle se sentait bien, elle n’aurait pas su expliquer pourquoi, mais une chose était certaine, elle ne pourrait pas vivre sans lui si jamais il décidait qu’élever un enfant était une tache qui dépassait ses moyens. « Woh, c’est inattendu… » Il avait l’air chamboulé, mais toutefois hésitant. La jeune femme se crispa, en attente d’une réponse de sa part. Intérieurement, elle priait pour ne pas qu’il fuit. « Mais… c’est super Scar ! » Un grand sourire étira la commissure de ses lèvres, ce sourire qu’elle aimait tant. Venant l’enlacer, il la souleva doucement du sol pour la faire tournoyer sur elle-même. Au bout de quelques secondes, il la reposa et l’embrassa tendrement. Si la jeune femme avait imaginé tous les pires scénarios du monde, elle n’avait jamais vraiment pensé à celui-ci, mais sa réaction déclenchait en elle un soulagement immense. Il n’allait pas s’enfuir. « Alors… tu ne me quittes pas ? » Il la regarda, une lueur étonnée dans le regard, comme s’il ne comprenait pas ce qu’elle lui disait. « Pourquoi ferais-je une chose pareille ? » Elle haussa vaguement les épaules. Après tout leur situation n’était pas vraiment favorable à l’arrivée prochaine d’un enfant. « Et bien… Je ne sais pas. J’ai mes études à suivre, tu as ton travail, l’appartement est trop petit, on n’a pas beaucoup d’argent… » Tant de raisons qui auraient pu mettre fin à la vie de cet enfant. Pourtant Peter semblait plus confiant que la jeune femme et, la reprenant dans ses bras pour la serrer contre lui, il approcha sa bouche de son oreille et murmura : « On y arrivera, je te le promets. »

« Je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée ! » Sans se faire prier, les deux jeunes gens se serrèrent l’un contre l’autre pour sceller leurs lèvres dans un langoureux baiser. Après trois ans de relation, voilà qu’ils étaient enfin mariés pour le meilleur et pour le pire. Peter avait fait sa demande il y a quelques mois, alors qu’elle était encore enceinte de leur fille, Katerina. D’ailleurs, leur bout de chou avait pointé le bout de son nez trois mois auparavant, le 10 mars 1987, pour le plus grand bonheur de ses parents. Et si, comme Scarlett l’avait prévu, les choses étaient loin d’être simple, pour le moment ils parvenaient à peu près à s’en sortir. Peter s’était arrangé pour avoir des horaires qui s’adaptaient mieux à la vie d’un nourrisson et la jeune femme elle, tentait de jongler entre ses cours et sa vie de famille. Pour le moment c’était encore un peu bancal, mais ça fonctionnait, c’était le principal. « Je t’aime mon amour. » Un sourire illumina le visage de la jeune femme tandis qu’elle se tournait vers ses invités, plus radieuse que jamais. « Je t’aime aussi, Peter. »

« Tu es tout simplement la mère la plus horrible que j’ai connu ! Tu me répétais sans cesse ne pas vouloir être comme tes parents, mais regarde-toi, tu es devenue exactement comme eux Scar ! Tu passes tes journées et tes nuits à l’hôpital, tu ne rentres pratiquement jamais ! Kate a dix ans, Rose en a six et elles n’ont encore pratiquement jamais profité de leur mère. Est-ce que tu penses que c’est vraiment une vie convenable pour des enfants de leur âge ?! » Elle venait de se prendre une gifle monumentale. Ses mots étaient méchants, blessants, pourtant il était loin d’avoir tort et elle le savait. Son métier lui prenait tout son temps et elle ne passait pratiquement jamais chez elle, sauf pour prendre une douche et dormir un peu de temps en temps. Et encore, elle trouvait souvent le moyen de le faire à l’hôpital. Ainsi elle n’était jamais là pour ses filles. Elle n’avait pas été là pour leurs premiers mots, ni pour leurs premiers pas. Elle n’avait pas été là pour leur premier jour d’école, pour leur premier anniversaire avec leurs copains. En vérité elle n’avait jamais été là, elle avait loupé les premières années de la vie de ses filles. Mais son travail était tellement important à ses yeux qu’elle n’imaginait pas une seule seconde devoir se libérer. « Et bien puisque je suis la mère la plus abominable de cette planète, je t’en prie, casses-toi Peter et emmène les filles avec toi, je suis sûre que tu te sentiras mieux après ça ! » Elle avait craché ses mots, elle-même en colère et sur la défensive à présent. Elle ne ressentait pas la moindre peur face au fait que Peter pourrait la quitter, car elle savait qu’il ne le ferait pas. Même si elle était une mauvaise mère, il tenait trop au bien-être de ses filles pour la séparer de sa génitrice. Alors il resterait, malgré que depuis quelques temps leurs relations n’étaient plus au beau fixe et qu’ils commençaient à se prendre la tête pour tout et pour rien.

« Tu es sûre que ton mari ne va pas débarquer d’un instant à l’autre ? » La jeune femme leva les yeux au ciel et poussa un léger soupir, tandis qu’elle remontait le drap sur son corps dénudé. « Je t’ai déjà dit plusieurs fois qu’il était à Los Angeles pour la journée et qu’il ne rentrerait que tard ce soir. Et Kate et Rose sont en cours, alors détends-toi. » Ce que cet homme pouvait être agaçant lorsqu’il s’y mettait. Il n’était clairement pas le meilleur des amants qu’elle avait pu avoir, mais il se débrouillait tout de même plutôt bien au lit, alors elle lui pardonnait. « Mais bon, si tu souhaites partir… » Elle avait commencé à aller voir ailleurs environ deux ans auparavant. Allez savoir pourquoi, un matin elle s’était levée en se disant que ça pourrait mettre un peu de piquant dans sa vie si monotone. Car depuis le jour où Peter lui avait hurlé qu’elle était une mauvaise mère, quelque chose s’était brisé en elle. Elle aimait toujours autant son homme, mais c’était différent. En vérité désormais elle l’aimait autant qu’elle le haïssait. Désormais entre eux ce n’était plus que violentes disputes, puis réconciliations tout aussi brutales sur l’oreiller. Coups bas et mots d’amour. Ils ne savaient pas sur quel pied danser, mais il faut croire que la relation convenait aux deux puisqu’ils n’ont jamais cherché à y mettre fin. Cependant, vous pensez bien que c’était loin d’être une vie convenable pour leurs filles, dont Scarlett s’occupait toujours aussi peu. Bien plus proches de leur père, elles n’aimaient pas vraiment leur mère, mais il faut dire que la rouquine s’en fichait pas mal. Elle vivait sa vie, sans se soucier d’autrui, sans se soucier de blesser. Voilà pourquoi cela ne la dérangeait pas plus que ça de tromper Peter. Et si son mari ne savait pas qu’elle avait de multiples amants à San Francisco, il se doutait bien que quelque chose clochait. Cependant, elle était suffisamment intelligente pour ne pas qu’il l’apprenne. Ou tout du moins, c’est ce qu’elle croyait. La plupart du temps elle voyait ces hommes sur son lieu de travail. Oui, c’était extrêmement risqué, puisqu’ils bossaient tous les deux au même endroit, mais elle s’arrangeait toujours pour ne pas qu’il soit dans les parages lorsqu’elle faisait son affaire. Et de temps à autre, lorsqu’elle pouvait être un peu seule chez eux, elle décidait de le faire cocu à son propre domicile. Une manière pour elle de se venger des mots qu’il avait eus à son égard. Oui, comme ça, ça ne paraissait pas grand-chose, d’autant plus qu’il avait eu raison sur toute la ligne. Mais la jeune femme était terriblement rancunière et ne laissait rien passer. Ainsi elle passait son temps libre avec d’autres hommes, tandis que son propre couple continuait d’être une véritable bombe qui pouvait exploser à tout moment, pour se réconcilier l’instant d’après, sous le regard totalement impuissant de ses fille, Rose et Katerina.

Aujourd’hui, ils ont des années de plus dans les dents, pourtant ils n’ont pas changé. C’est un constant jeu de « je t’aime, moi non plus », toujours à se faire des vacheries et à s’insulter pour pouvoir mieux savourer leur réconciliation intense. Leurs filles sont grandes désormais, et si elles en veulent toujours autant à leur mère, elles ont pourtant choisi de suivre sa trace. Ou plutôt la trace de leurs parents, pour être plus modeste, en choisissant la chirurgie. La première est résidente et la seconde vient tout juste de commencer son internat. Et si Scarlett ne veut pas l’avouer, cela la rend tout de même fière de voir que ses filles ont opté pour cette voie-là. Sinon de son côté, elle continue ses petites infidélités. Après tout, on ne change pas la nature profonde d’un être humain, pas vrai ?