Personne ne peux deviner sur quelle face la pièce va tomber, il faut la lancer pour le savoir.

✃  You are my paradise, but maybe I'm your hell
« Mais qu’est ce qui t’a prit ? » Me demande-t-elle alors qu’elle essaye de bloquer les larmes sur le rebord de ses yeux. Je m’en veux, je baisse la tête, mon fils me regarde, se demandant ce qu’il se passe, pourquoi papa et maman de disputent-ils encore devant lui ? J’aurai aimé que cette conversation ne se passe pas sous ses yeux. Elle est devant la porte d’entrée, tenant fermement dans ses mains le petit sac-à-dos en ours que je lui ai offert pour son cinquième anniversaire. Mon cœur s’emballe, je tremble, de tout mon corps. J’ai fait une erreur, je n’aurai pas dût, nous n’aurions pas dût nous y rendre. Cette erreur me sera très certainement impardonnable. On déchire depuis la naissance de notre enfant, elle semble m’en vouloir, ne pas avoir été présent lorsqu’elle était enceinte, je préférai m’en aller jouer, sortir avec mes amis alors qu’elle était là, seule. On ne se connaissait pas, très peu du moins. « Je suis désolé. » « Mais tes excuses ne changeront rien, regardes toi, comment tu peux te montrer comme ça devant ton fils ! » Je sens les remords dans mon corps et dans ses yeux. C’est bien la dernière chose que je voulais. Derrière moi, je sens une main, chaleureuse et douce, une légère pression, je tourne la tête, mon œil encore endolori par ce qu’il s’est passé la vieille. June est là, elle connaît la situation, elle essaye toujours de calmer le jeu. « Ecoutes, ton fils n’a rien, c’est le plus important, vous pouvez vous disputer, tu peux tout lui reprocher, mais s’il te plait pas devant lui. » Elle se met à hauteur de mon enfant, elle lui murmure quelques mots alors que mon regard plonge dans celui de mon ancienne petite amie. Elle me déteste, je peux parfaitement le lire dans ses yeux. « C’est la dernière fois que tu l’auras Tristan. Quant à toi June, essaye juste de t’occuper de tes affaires. » Elle empoigne la main de mon fils, sans que je ne puisse lui dire au revoir. Je le vois s’éloigne, se faisant presque un torticolis pour me regarder et essayer de me dire au revoir. J’ai foiré, j’en suis amplement conscient. June se relève, elle soupire, je préfère ne pas la regarder, ne rien dire, j’empoigne mon blouson. « J’ai besoin de sortir. » Je quitte l’appartement sans même lui dire où je vais et à quelle heure je reviendrai. Ce soir là, c’est ivre que je suis rentré et, essayant de faire le moins de bruit possible, je me suis endormi sur le canapé.

***

J’en suis arrivé à un point où je me demande encore pourquoi, comment, et à quel moment j’en suis arrivé là. Pourquoi avions nous décidé de continuer à nous voiler la face. Une aventure d’une nuit, simplement. Elle m’avait laissé un message sur mon répondeur me demandant de lui ramener le petit avant que je ne parte au travail. Il était plutôt tôt dans la matinée, j’étais en cuisine, comme un bon père, comme j’essayais de l’être pour lui. Si au début j’avais pensé qu’elle et moi avions prit une mauvaise décision, à chaque fois que je regardais son visage, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il était finalement la plus belle chose qu’il me soit arrivé. « Papa, je peux avoir du lait ? » Je me tournai vers lui, un sourire sur le coin des lèvres. Ça faisait longtemps que nous n’avions pas passé un moment comme celui-là, pas depuis la dernière fois, pas depuis que j’avais prit l’irresponsabilité de le laisser dans la voiture alors que je m’en allais régler quelques comptes avec les personnes à qui je devais de l’argent. Mais n’entrons pas dans les détails, moins il en savait, et mieux nous étions, mieux il fallait pour lui. « Ca sent drôlement bon par ici, pourquoi tu ne me fais jamais des bons petits plats à moi ? » Sa voix brisa l’instant de complicité que nous avions, sans forcément me déplaire. Elle me sourit, se pencha vers mon fils et lui déposa un tendre baiser sur le haut de son crâne, il fronça les sourcils et se recoiffa, je ris. Il était arrivé à un âge où il ne voulait même pas que ses copines me voient le déposer à l’école. Elle s’approcha de moi, posa sa main sur mon épaule et prit une tasse de café qu’elle rempli. « Parce que tu n’es quasiment jamais à l’appartement June ! » Je lui réponds en souriant avant qu’elle ne me tire la langue. S’emparant de son blouson, elle nous dit au revoir et, étrangement alors qu’elle s’éloigne, je sens mon regard descendre, fixer sa silhouette, ses cheveux attachés en une queue de cheval, son dos, et ses fesses, ferment. Je l’examine, mon cœur s’emballe, et mon corps semble la désirer. « Papa il aime marraine ! » Je secoue la tête, la porte se claque, j’approche de mon fils et lui demande gentiment de terminer son petit déjeuner avant que je ne le dépose à sa mère. Elle ne quittera pas mes pensées de toute la journée.

***

« Mais qu’est ce que tu fais ici ? Il est 4h du matin ! » Sa voix encore endormie résonne dans mon cerveau. Je peux même sentir mon cœur battre sur mes tempes. Ma respiration est rapide, elle n’est pas normale. Je sens une douleur sur mon nez alors que je suis accoudé à sa porte d’entrée. Elle me regarde, vêtue de son pyjama, ses longs cheveux sont en pagaille. Je sais que je la dérange, mais à cette heure-ci je n’ai nulle part ou aller. Je passe ma main sur mon visage, et remarque à cet instant qu’un filet de sang coule le long de mon menton. Elle souffle, apeurée de la situation puis m’ouvre sa porte. « Rentres. » Je ne la remercie même pas que je suis déjà assit sur son canapé. Elle s’approche de moi, ses mains posées sur mes jambes, elle a prit soin de s’emparer de sa trousse de secours. « J’ai merdé ce soir. » Dis-je dans un sourire en remarquant l’état fortement amoché de son visage. J’y ai été fort, très fort, peut-être même trop fort. J’ai bu, je sens que je ne contrôle pas vraiment mes gestes, mes mains tremblent alors qu’elle me regarde, inquiète de la situation. « Tristan, tu dois te faire aider ! » Je refuse, je ne suis pas malade et je n’ai pas besoin d’aide ! Je passe juste par un période difficile, je dois de l’argent à certaines personnes, elles veulent ce qu’elles doivent avoir, j’en suis conscient, mais je ne peux pas. Pas pour le moment. Je soupire, grimace lorsqu’elle passe le coton imbibé d’alcool sur ma lèvre. « Elle ne doit pas me voir comme ça. » Sans vraiment avoir conscience qu’elle m’écoute, elle fronce les sourcils. « Elle t’a déjà vu comme ça. » « Je parle de June. » D’un ton énervé, elle baisse la tête, apparemment déçue de ma réponse. Elle se mordille la lèvre inférieure, alors que pour la première fois je pose mon regard sur elle. Elle est toujours là, toujours présente, quand j’ai besoin d’aide, quand je suis dans la merde, au moindre souci je toque à sa porte, elle m’ouvre, sans me poser de questions. Un silence se fait sentir, si bien que, sans comprendre, sans bien même calculer mon geste, mes mains entourent son visage, nous nous levons et mes lèvres se posent sur les siennes. Elle se laisse faire, comme à chaque fois. « Passes la nuit avec moi. » Me murmure-t-elle à l’oreille alors que mes mains empoignes ses fesses de façon à ce que je la soulève et que ses jambes viennent entourer ma taille. Parfois je m’en veux, elle mérite mieux, bien mieux qu’un homme comme moi…