we'll play hide and seek to turn this around. (mikota ♥)

Invité

❝We'll play hide and seek
to turn this around❞
Mik & Dakota

Ce patient de 65 ans, hypertendu, a déjà été opéré pour un rétrécissement aortique serré. L'aorte ascendante est dilatée à 45 mm. S'agissant d'une bicuspidie aortique, quelle intervention allons nous réaliser ? Présent dans la chambre du patient concerné, nous étions 5 résidents à devoir répondre le plus rapidement possible à la question de notre titulaire. Un silence s'installe et tandis qu'ils observent tous leur note, je décide de prendre la parole. Il s'agit de l'intervention de Bentall, qui consiste à procéder au remplacement de l'aorte ascendante, de la racine aortique ainsi que de la valve aortique. Exactement, merci docteur Millers. Les autres, profitez de votre pause pour réviser. Sans vouloir me vanter, il n'est pas rare que j'arrive à trouver les réponses. Après tout, si j'avais choisis le milieu de la chirurgie cardiaque, c'est parce que je voulais comprendre cette foutue maladie qui avait emporté mon père. Je trouvais ça intéressant aussi.. enfin, un peu.. car depuis quelques temps c'est le service pédiatrique qui me tend les bras et j'ai plus que hâte que ces trois années passent afin de me spécialiser dans une branche qui m'attire réellement. En attendant, c'est ma journée qui touche à sa fin et la pause que notre titulaire venait de nous accorder était bien méritée. Une fois sortit de la chambre d'hôpital, j'aperçu au loin mon petit ami se diriger vers les escaliers. Il devait certainement se rendre aussi à sa pause clope, comme tous les jours et après cette longue journée, je jubilais d'avance à l'idée de le retrouver une fois dehors. Sans plus attendre, je déposais mes notes dans la salle de repos attrapa mon écharpe et sortit de mon sac, mon paquet de cigarettes. Je pressais ensuite le pas, emprunta les escaliers et poussa la porte de service menant à l'extérieur. Ce n'était que le début de la soirée et pourtant la nuit était déjà tombée. Il faisait froid, je ne tardais donc pas a enfiler mon écharpe avant de chercher Mik du regard. Je le vis alors un peu plus loin, dos à moi en train de fumer tranquillement. Discrètement, je m'approchais de lui avant de le prendre par surprise en me collant derrière lui. Excusez-moi docteur, vous auriez du feu ? dis-je ironiquement d'une voix suave tout en glissant mes mains dans les poches avant de son pantalon afin de m'emparer de son briquet. Je profitais aussi de cette occasion pour déposer un doux baiser au creux de son cou. C'est fou ce que sa présence pouvait me faire du bien. Je me retirais ensuite afin d'allumer ma cigarette et me plaça cette fois face à lui, le sourire aux lèvres tout en tirant une première bouffée. Comment s'est passée ta journée ? Et s'il te plait dis moi que tu as bientôt terminé.. ajoutais-je d'un ton désespéré car je n'avais qu'une seule envie, celle de me retrouver seul avec lui, chez moi, tout de suite.

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"comment va-t-il ?" tu demandes, nerveusement, en observant le patient à travers la vitre de sa chambre. "son état est constant, doc'. l'angioplastie s'est parfaitement déroulée. comme d'habitude, vous excellez." tu souris, détournes ton regard pour le poser dans les yeux de l'infirmière. "je ne choisis pas mes assistants en fonction des compliments qu'on me fait, vous savez." tu lui adresses un clien d'oeil en posant ta main sur son épaule. un petit sourire et tu tournes ton visage vers ton patient. l'opération a été longue, éprouvante. tes mains tremblent, signe distinctif d'une pause requise. "surveillez ces constantes et bipez moi, si quelque chose cloche." tu ne dis rien de plus, tu ne justifies jamais tes allers et venues dans l'hôpital. l'avantage d'être titulaire... on te fait suffisamment confiance pour que tu n'aies pas besoin de donner un compte-rendu de tes pauses et de tes absences. alors, le pas rapide, tu traces à travers les couloirs, le regard fixe, devant toi. tu rejoins l'escalier de service que tu gravis rapidement pour retrouver l'air libre. il fait déjà nuit, ça te surprend. tu vis en constante déconnexion avec le monde autour de toi. tu ne dors que très peu. l'hiver apporte son lot de blessés et de malades. ta branche n'est pas la plus active mais tu ne t'ennuies jamais. tu sors de ta blouse le paquet de camel que tu y cachais, tu ramènes l'écharpe récupérée dans les vestiaires autour de ton cou et tu t'allumes une première cigarette. les yeux plantés dans le vide, tu laisses ton esprit s'évader le temps d'un instant. ce job est éreintant, plus encore depuis ta titularisation. mais tu ne regrettes rien, ce n'est que justice. et puis, ton père, ce monstre, serait fier de toi... tu crois. "excusez-moi docteur, vous auriez du feu ?" ça te sors de tes pensées. tu ne te retournes pas, tu sais très bien de qui il s'agit lorsque tu sens sa main qui glisse dans la poche avant de ton froc. ça t'arrache un frisson, puis son baiser menace de t'achever. tu le laisses faire, en souriant, tu fermes même les yeux. si la clope a pour effet de faire chuter ta pression - du moins, en apparence - la présence de dakota, elle, réchauffe ton corps. "je t'en prie, sers toi." tu glisses alors qu'il se dresse face à toi, pour allumer sa clope. tes yeux dévient sur ses lèvres, son visage, sa barbe de trois jours. et tu souris, bêtement. ça te rassure de le retrouver, ça te réconforte. dans ces rares instants de doutes, tu sais qu'il est l'unique raison de ta présence ici. votre histoire sonne en toi comme une évidence, même si tu as du mal à l'admettre ouvertement. "comment s'est passée ta journée ? et s'il te plait dis moi que tu as bientôt terminé.." tu hoches la tête en tirant sur ta clope. tu laisses la fumée s'échapper d'entre tes lèvres avant de répondre. "deux opérations, trois consultations. la routine." tu souris en coin "et comment s'est passée la journée de mon résident préféré ?" tu connais ses ambitions, puisqu'elles sont les mêmes que les tiennes. vous faites ce métier pour vos pères. à la différence près que lui aimait le sien quand toi tu as passé ton temps à le détester. alors forcément, tu sais combien c'est important pour lui d'exceller, surtout au cours de sa première année. tu sors de la poche ton biper qui, pour l'instant, n'affiche aucun message. ça te fait sourire, tout doit se passer à merveilles pour ton patient. tu lèves les yeux vers dakota. "je dois pouvoir rendre mon tablier d'ici une demi-heure. tout a l'air de parfaitement bien se dérouler pour mon dernier patient." car toi aussi, tu n'attends qu'une chose, rentrer avec lui et te languir de sa présence, allongé sur le sofa, les yeux braqués sur sa télévision.

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