Si mourir fait partie du contrat, alors autant vivre sans concessions (ft. Ansel Elgort)

✃ It's as if I could not breathe without you.

• L'eau. Quelle horreur! Quel supplice! Voilà bien une chose qu'il ne supporte pas, être mouillé jusqu'aux os. Qu'il s'agisse de la mer, d'un bain ou même de cette pluie torrentielle typique de l'automne, le jeune homme déteste avoir à faire à l'H2O.
  
  
• La valeur la plus importante à ses yeux est la famille. La sienne est grande mais surtout très soudée,  ouverte d'esprit, accueillante et Nemo sait à quel point il a de la chance d'être si bien entouré. Les Brown n'ont jamais connu la maladie ou la précarité. L'exception revenant à un grand oncle qui est mort d'un cancer des poumons il y a de ça quelques années. Il fumait comme un pompier depuis ses quinze ans et bien que personne ne fut véritablement surpris par la nouvelle, la famille se retrouva malgré tout touchée par cette perte.
  
  
• Pendant très longtemps il a passé ses journées avec des chaussettes désappariées aux pieds. Perdant l'une, trouant l'autre. Et puis il a finit par remédier à ce problème, devenant ainsi un adulte responsable. Nemo a acheté une quinzaine de paires identiques. A présent même en s'habillant dans le noir le facteur erreur a été réduit à néant.
  
  
• On pourrait le traiter d'insupportable, d'irrespectueux ou encore de mal élevé mais ce n'est pas sa faute si au cinéma il ne peut s'empêcher de reproduire le combo: je mange du pop corn, je fais des commentaires sur le film et je m'affale sur les deux accoudoirs en même temps. Et sinon, pourquoi laisser cette gamine assise derrière lui, sans rehausseur, à se plaindre qu'elle ne voit rien, alors que Nemo mesure 1m85?
  
  
• Bien loin des araignées, insectes et autres reptiles, la peur bleue du jeune homme se caractérise par des sueurs froides et une forte baisse de tension. Sa phobie? Les aiguilles. Piqûres, vaccins, cathéters, prises de sang, tout y passe. Et pourtant, depuis sa majorité il va régulièrement faire don de son sang. Un geste qui lui tient à cœur.
  
  
• Il ne vit pas seul. Ou tout du moins, Nemo cohabite avec un squatteur dans son appartement. Le Chat est un cadeau empoisonné fait par ses cousins et cousines. Cette bête, totalement dénuée d'intelligence, chasse la poussière tout au long de la journée et a élu pour domicile privé l'évier de la cuisine. Heureusement, Le Chat ne demande pas beaucoup d'attention à son propriétaire et il reste très disponible quand ce dernier a besoin de lui pour un instant de réconfort.
  
  
• Durant toute son enfance, le fils Brown n'a rencontré aucune moquerie ni remarque sur son prénom. Enfin... Jusqu'à ce que Disney et Pixar s'emparent de cette belle et douce dénomination d'origine grecque pour le donner à leur nouvelle mascotte: un poisson clown à la nageoire atrophiée. Les blagues qu'il a reçu à ce propos ont commencées lors de sa première année d'internat. A croire que les années d'études vous enseignent l'immaturité.
  
  
• Les fêtes sont comme vénérées par les Brown. Que ce soit à l'occasion du début des vacances, des anniversaires, du Nouvel An, d'Halloween ou encore de Noël sans oublier Thanksgiving. Toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver dans la maison familiale de San Francisco, autour d'un grand repas préparé avec soin. Il s'agit de moments de pur partage, emplis d'amour sans limite. Par ailleurs les amis proches des membres de la famille sont toujours les bienvenus.
  
  
• Sa première année d'internat a été une désillusion totale. Manque de moyens, d'infrastructures, de personnels. Les découvertes quotidiennes étaient de plus en plus terrifiantes. L'image qu'il se faisait de son futur métier de chirurgien s'est bien vite dissipée laissant place au doute et aux difficultés du rôle d'interne dans les rouages bien définis de la hiérarchie du Menphis Wave.
  
  
• La musique, il ne pratique pas, sachant à peine comment tenir une guitare et se demandant toujours pourquoi il y a des pédales sur les pianos. Il n'en reste pas moins un grand fan et adore en écouter à faire exploser ses tympans. Sur le trajet en allant à l'hôpital, pour faire la fête ou même quand il se sent triste. La musique rythme sa vie et tous les styles sont admis.
  

✃  You are my paradise, but maybe I'm your hell

Dernière soirée du mois de juin, la porte ouverte au début des grandes vacances. Ou tout du moins pour les plus jeunes de la famille. C'est officiel, Nemo a reçu sa lettre d'affectation la semaine précédente. Il rentre en première année d'internat au Menphis Wave. Les quatre générations de la famille Brown sont réunies autour d'un grand barbecue. Non pas pour fêter cette nouvelle encore secrète mais tout simplement dans l'optique de se réunir comme ils savent si bien le faire.

Ces retrouvailles sont l'occasion d'échanger les dernières recettes de cuisine, séries à suivre, films à voir à tout prix, livres à dévorer ou encore musiques à ne pas rater. Sans oublier la tradition où chacun se cale sous l'arche reliant le salon et la cuisine pour se faire mesurer. Ils ont tous leur couleur fétiche pour suivre l'évolution de leur taille, on félicite ceux qui ont le plus grandit et on console ceux qui se tassent au fil des années. Qu’importe l'âge, tous y passent sans exception possible.

Les groupes intergénérationnels sont tous disséminés à travers la maison familiale en plein cœur de San Francisco. De la cuisine au jardin, il n'y a pas un espace de libre pour circuler en sécurité.
Nemo retrouve ses parents pour faire son annonce. Une coupe de champagne à la main il cherche l'attention de tout le monde puis s'élance heureux de partager la nouvelle. « J'ai une grande nouvelle à vous annoncer! » Il s'apprête à lever son verre d'une main et à sortir l'enveloppe de la poche arrière de son jean lorsqu'il commence déjà par se faire interrompre. « Ça y est! Il a trouvé l'amour! » S'exclame l'une de ses cousines.

Nemo est loin d'avoir une vie pauvre en relations, il considère seulement qu'il n'a pas encore trouvé la bonne personne. En effet il est le seul à ne pas avoir encore ramené une petite copine ou un petit copain à l'une de leurs fêtes familiales, ce qui lui avait valu cette remarque judicieusement placée. Sa mère fit taire les rires d'un geste de la main, faussement outrée. « J'ai validé ma deuxième partie de l'USMLE! » Chacun applaudit à l'annonce, les plus jeunes qui n'ont aucune idée de quoi il en retourne se joignent aux clappements de mains et sifflets afin de mettre de l'ambiance aux festivités. « Il a obtenu son Doctor of Medicine notre fiston. » Déclare solennellement son père. « Alors c'est bon?! T'es docteur? » S'enthousiasme quelqu'un. « Pas encore. » Rectifie une autre personne. « A mon époque on ne passait pas la moitié de sa vie à étudier pour obtenir son diplôme. » Fit remarquer l'un. « Félicitations Nemo ou plutôt monsieur l'interne Brown! » S'écria son frère en lui faisant une tape généreuse dans la main.

En cet instant, il était bien loin le Nemo de 17 ans, sportif jusqu'au plus profond de son âme. Le lycéen qui était déjà promis à une belle bourse sportive pour l'université. Mais il en avait été tout autre, les surprenants tous en annonçant son choix, la médecine. Personne n'avait vu en lui sa fibre scientifique et pourtant, Nemo Brown s'est révélé être un étudiant très sérieux et travailleur, plein d'espoir quant à son futur métier.

Alors imaginez qu'elle avait été sa déception en se retrouvant confronté quelques jours après cette grande fête à la réalité du terrain. Le Menphis Wave avait beau être un grand hôpital universitaire reconnu, les moyens manquaient... Et puis il s'était sentit profondément humilié par le peu de considération que les résidents et titulaires avaient eu à son égard.

Lui si enthousiaste de révolutionner la médecine était tombé de haut. Se fabriquant une carapace au travail pour se protéger de toute autre déception, ses camarades et collègues avaient donc découvert le nouveau Nemo. L'interne rarement mal à l'aise tout en paraissant froid aux premiers abords. Il se révéla extrêmement obéissant, décidant de ne plus prendre la moindre initiative. Il fait ce qu'on lui dit et il se contente de cela. Ses relations avec sa hiérarchie sont ainsi souvent tendues. Ce caractère et mode de travail étant plus ou moins bien perçu selon le fonctionnement et les souhaits de ses supérieurs.