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 we can only get brighter (lenyn)

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MessageSujet: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptyDim 22 Nov - 17:49

« Dis moi, t’envisagerais de devenir père? » C’est le bruit lourd d’un dossier heurtant le bureau qui accompagne son interrogation, alors que la chirurgienne s’appuie contre le meuble, le menton au creux d’une main, le regard rivé sur le jeune homme. Le regard rivé sur le visage de l’infirmier, elle ignore royalement, ou ne remarque simplement pas, les regards éberlués des internes qui passent tout près, leurs oreilles qui traînent toujours dans l’espoir de grailler des ragots croustillants ou des informations capitales pour pouvoir être les premiers sur une intervention. « Je veux dire, à ton âge ? » Les interrogations de Frances semblent un véritable appel à l’attention, puisque déjà quelques internes s’arrêtent ou ralentissent le pas pour entendre la suite, peu discrets, mais comme la titulaire leur tourne le dos. C’est sans doute ce qui constitue son plus gros défaut, si on met de côté quelques instants son incapacité à faire preuve d’un peu de compassion, cette maladresse verbale, ce manque de retenu dès qu’elle ouvre la bouche. On dira, pour sa défense, que ce n’est pas de sa faute; son père l’a élevé dans cette liberté d’expression si chère à ses yeux, pour une excellente relation entre eux, sans cachotteries et sans peur de s’affirmer. L’ennui, c’est que Frances n’a pas cette barrière invisible qui l’oblige à s’interroger sur le sens que peuvent prendre ses mots, sur les effets qu’ils peuvent avoir. Elle use de l’ironie avec talent, mais quand il s’agit de chercher les sens cachés dans les baratins qu’on lui balance à longueur de journées, là, elle manque cruellement de réflexion. « Docteur Fr.. Austeen, j’aurais besoin de votre signature.. » Moment de répit pour Lenyn, pauvre victime des interrogations presque malsaines ou mal placées de la chirurgienne qui, un stylo à la main, s’arrête deux secondes pour apposer sa signature maladroite sur un papier de sortie. La vérité, c’est qu’avec le jeune infirmier, Frances fait preuve d’un manque de froideur, d’une absence de fermeté, à laquelle ses résidents se heurtent constamment, raison supplémentaire, sans doute, de l’intérêt soudain des internes pour les propos qui s’échappent des lèvres généralement pincées de la jeune femme. « Non parce que je viens de transférer une patiente de dix-sept ans en obstétrique, qui m’a fait la leçon sur la vie et.. je sais pas trop comment je dois le prendre. » Contournant le bureau, pour se placer aux côtés du jeune homme, elle se laisse tomber sur une chaise à roulette, s’amusant à un va-et-vient en forçant sur ses jambes endoloris, fatiguées d’avoir longé les couloirs toute la matinée, dans un rythme effrénée. Elle ignore pourquoi, quel est le pourcentage, mais les fins d’années sont toujours les plus épuisantes, à croire que les gens se précipitent dans les services pour profiter d’une promotion qui se termine sous peu. « Ça m’apprendra à vouloir essayer de discuter avec les patients, je vais en revenir aux bases. » Et on félicitera sa tentative d’interactions sociales, salement ratées et mises à plat par une adolescente inconsciente. Frances soupire, vautrée sur la chaise, la tête contre le dossier, les cheveux emmêlés. Cet effort venu de nulle part, qu’elle a tenté de faire pour de mauvaises raisons et qu’elle ne s’explique pas plus que ça; parce que jusqu’ici sa technique de n’avoir que de courts et rapides rapports avec les patients lui a toujours suffi et apporté bien plus que le fait de passer des heures en leur compagnie. Ça l’agace d’avoir à admettre qu’elle est faillible, qu’il existe un domaine dans lequel elle est loin d’atteindre la moyenne, à défaut d’essayer d’exceller. Les gens la mettent mal à l’aise, de manière générale et, ce, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi, parce qu’aussi loin que remontent ses souvenirs, Frances n’a vécu aucun traumatisme la forçant à se montrer aussi distante et froide avec les autres. Comme quoi, ce n’est peut-être pas quelque chose qu’on développe selon les situations qu’on affronte, mais plutôt un truc inné. C’en est désespérant, mais pour ce que ça la chagrine. Les doigts croisés sur le ventre, les yeux rivés vers le plafond à souffler pendant cette pause inattendue et inespérée, elle finit par se laisser glisser hors de sa chaise pour rejoindre le sol et s’appuyer contre le bureau, cachée ainsi de la vue des gens qui parcourent le couloir. « Merde, y a Bambi qui approche, préviens moi quand il sera reparti. » Parce qu’elle se connait assez pour savoir qu’elle n’aura pas la patience de se heurter à l’autre tête de mule d’Arryns, avec sa pseudo-science infuse.. Elle exagère, mais c’est tout comme.
Y a pas à dire, le comportement de Frances en présence de l’infirmier tranche fortement avec celui qu’elle affiche en général et, à cet instant, elle se fait plus l’effet d’une gosse que d’une adulte affirmée et responsable.


Dernière édition par Frances Austeen le Lun 23 Nov - 13:25, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptyDim 22 Nov - 21:46

On ne peut pas dire qu'il comprend les réactions des gens autour de lui, il fait des efforts néanmoins. Lenyn est comme ça, depuis qu'il est gamin, toujours conciliant, à faire du mieux qu'il peut avec les moyens du bord, clairement. Il s'est retrouvé dans cet hôpital parce que le destin l'a amené ici et il ne changerait ça pour rien au monde. La présence de ces enfants malades l'a changé, sans qu'il ne s'en rende forcément compte. Avant, il aurait vu ses prunelles dans les yeux des prématurés, il aurait haï le monde entier pour le sort de ces êtres sans défense, pour ce qu'on lui avait fait il y a bien longtemps. Il n'est plus comme ça, Lenyn a grandi. Certes, les rapports humains, ce n'est toujours pas le domaine où il excelle mais il est capable de se fondre dans la masse, ce qu'il n'aurait jamais pu faire il y a cinq ans de ça. Il rigole de tout, même de ce qui le tourmente et sa force réside dans ses sourires qui ne sont ni feints ni vains. Lenyn a le coeur grand plutôt que lourd et c'pour toutes ces raisons mises bout à bout qu'il excelle dans son métier. C'est plutôt rare un infirmier en pédiatrie, on pourrait croire qu'il s'est trouvé là pour draguer la moindre donzelle du coin mais ce n'est vraiment pas ce qu'Avery est au fond de lui. Il n'y connait rien aux femmes, sauf ce qu'on lui a dit ici ou là et il est relativement bon pour glaner des informations. Lenyn est discret, assez joueur quand on le titille un peu et même s'il vit encore avec un traumatisme qu'il ne vaincrait jamais totalement, on le classerait dans la catégorie des gens tout à fait normaux. Il est là, tous les jours, à accepter les heures de garde supplémentaires, à exécuter la moindre tâche qui lui incombe, sans jamais même ressentir la moindre envie de se plaindre. Il aime son métier, il aime ses mômes qui souffrent autant que lui a souffert il fut un temps et puis ses collègues. Parlons en de ses collègues. Ils sont un peu particuliers, c'est la spécificité du service pédiatrie apparemment et quand on voit Frances en haut de la pyramide, on ne s'étonne plus de grand chose. Les rapports humaines et Frances, ça faisait quarante, à peu de choses près. Lenyn l'aimait bien parce que justement, elle détonnait dans le décor. On a tendance à s'attendre à une maman poule en pédiatrie mais elle était plus ou moins l'inverse, incapable de s'attacher à un seul patient ou à faire preuve de compassion pour des parents éplorés... Elle est clairement la personne la plus qualifiée pour le job. Rien ne semblait l'atteindre, c'est certainement de l'apparence mais pour Lenyn, la source d'admiration est bien constante. Bien entendu, elle le prend au dépourvu au moins quinze fois par jour au moment où Lenyn s'y attend le moins mais c'est tout à fait le genre de moments dont il a besoin pour s'évader de la dureté du travail. Il est là à compter un stock comme un autre, un style collé entre les dents, la main dans les cheveux à se dire que ça fait mille fois qu'il recommence et qu'aucun compte n'est bon. Le malheur est intense et la surprise d'autant plus étonnante quand son cerveau capte ce que balance Frances. Le moment de surprise n'est jamais très long avec sa supérieure hiérarchique, il a l'habitude parce qu'elle est comme ça, Austeen, à réagir à des attitudes de patients comme si elle était d'une autre planète. Le comble pour quelqu'un d'aussi intelligent qu'elle. Pour en rajouter une couche, des collègues passent, tendent l'oreille, semblent être heureux de tenir le scoop de l'année, comme si Frances et Lenyn s'éclataient à faire un concours de manieurs de gaufriers dans la salle de repos tous les quinze du moins. Ils sont amis, tout ce qu'il y a de plus normal pour des gens qui travaillent ensemble depuis quelques temps et qui ont su trouver de la complémentarité dans les manières de l'autre. Lenyn est comme ça avec Frances, elle n'a pas besoin de parler des heures pour qu'il comprenne ce qu'il doit faire pour sauvegarder un patient, c'est une machine bien huilée qui roule tout seul, et heureusement d'ailleurs.
Lenyn termine ses comptes avec un sourire, respirant des plus normalement alors que les gens sont sur le point de perdre leur mâchoire en passant à côté d'eux. Une histoire banale pourtant se trouve derrière tout ça, les réflexions d'une mère d'un patient qui doit en avoir après les méthodes de la chère chirurgienne. Forcément, dans ces moments de doute, Frances termine souvent sa course devant Lenyn, qui continue à travailler tout en l'écoutant, la polyvalence, ça a toujours été son truc. "Toi et tes questions sorties du vortex d'Interstellar, sans rire... Oui, j'envisage la possibilité d'un enfant comme quelque chose d'essentiel. A mon âge, c'mal barré vu l'état de ma vie personnelle mais après, j'considère que notre boulot nous donne une bonne thérapie contre l'envie d'enfanter dans l'immédiat." Voir la mort attraper des âmes aussi innocentes que celles qu'ils côtoyaient n'avait jamais été de tout repos, aujourd'hui plus qu'hier certainement. Lenyn écoute la justification de Frances en riant un peu, parce qu'il fallait se le dire, ses réactions étaient uniques en leur genre. "Non parce que t'as écouté quand une patiente t'a parlé? J'comprends que ça t'inquiète du coup." Il lui lance un clin d'oeil parce que c'est leur façon de communiquer, avant de redevenir un poil plus sérieux. "Ouais, reviens en aux bases avant que tes sous fifres croient que t'as une âme, ils essayeraient d'en profiter, ce serait moche." Lenyn sait très bien à quel point la relation entre un titulaire et ses internes peut avoir une importance capitale... Quand ça ne se termine pas dans un pieu quelconque, oui, aussi. Du remue ménage dans les couloirs rappelle à Lenyn que l'urgence est tout autour. On lui vole un paquet de compresses et il a tout à refaire niveau inventaire. Il est crevé, s'essuie les yeux en se disant que son épi n'allait pas en s'améliorant mais la situation, elle, si, étrangement. "Bambi?" Il se retourne et voit James se balader comme un chiot déterminé entre deux couveuses. Forcément, Lenyn éclate de rire et se dit qu'il va falloir qu'il mette à jour son carnet d'arbitrage entre Frances et celui-là, une routine comme une autre. "Ah oui, ce Bambi là! T'as peur de lui maintenant? Bon, tu viens d'perdre trois points dans le duel, dommage t'étais devant dans mes comptes là." Il sort son carnet et fait style de barrer une ligne... Finalement, ce service est plus fun qu'il en a l'air.  
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MessageSujet: Re: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptyLun 23 Nov - 17:00


Ça lui vient même pas en tête que les autres puissent s’imaginer autre chose que le simple fait que Frances puisse questionner, innocemment, le jeune homme dans l’unique but d’obtenir une réponse sensée pour l’aider à mieux comprendre les comportements humains, les rapports sociaux et tout ce bordel qui fait de vous un être complètement adapté dans la société. Sur ce point-là, elle est peut être plus pure qu’on ne veut bien l’imaginer, parce qu’autant elle peut faire preuve de méchanceté et de fourberie, autant l’idée qu’on puisse en faire preuve à son égard ou en comprenant de travers ses propos, ça lui échappe totalement. Puisqu’elle part du principe que si c’est clair dans son cerveau, ça le sera pour les autres une fois qu’elle émettra ses idées à voix hautes; un peu comme quand elle commence une conversation dans son crâne, en silence et qu’elle explose soudainement au milieu des gens, qui doivent prendre son baratin en cours de route.. Et qui risque en plus de se faire taper sur les doigts s’ils ne sont pas capables de saisir la globalité d’une conversation à laquelle ils n’ont été convié qu’à moitié. Y a clairement un problème chez Frances, dans la communication et sa relation aux autres et c’est peut être pour ça qu’elle l’apprécie, Lenyn. C’est pas logique cette relation, cet intérêt - que certains jugent parfois malsain, quand il n’en est rien en réalité - d’une titulaire adulte et d’un infirmier qui sort à peine de l’adolescence. De toute façon, avec Austeen, y a rarement une connexion claire et précise des choses, faut chercher longtemps avant de saisir. L’important c’est qu’elle, elle sait pourquoi et ça lui suffit. « J’ai pas tout suivi du film, j’étais trop focalisée sur la voix et le physique de Matthew McConaughey.. C’est presque si elle bave pas un peu, en levant les yeux au plafond pour ressasser les images de acteur sur grand écran. C’est quoi le problème de mes questions? » Peut être le fait qu’elle tourne pas assez autour du pot pour prendre le temps d’installer la scène dans son ensemble, qu’elle saute aussi souvent du coq à l’âne sans prévenir; cf le fait qu’elle commence souvent ses discussions dans sa tête, avant de se lancer à l’oral en cours de route. Elle écoute l’avis de Lenyn, comme si toute une suite d’idées en dépendait, sauf que la seule chose qui l’intéresse c’est de savoir si, oui ou non, elle a un sérieux problème pour ne pas entre dans le moule comme les autres. « J’ai pas complètement écouté, je vais pas mentir.. Elle agite la main, mouline le poignet comme si ce n’était pas un drame d’avoir une capacité d’écoute limitée, surtout quand c’est pour entendre une adolescente lui donner des leçons de vie. Mais je crois que les gens normaux commencent à me déteindre dessus, parce que j’ai trouvé ça presque choquant qu’une gamine, enceinte, me donne des tuyaux pour réussir dans ma vie.. J’veux dire, franchement, c’est moi ou le monde tourne à la série B foireuse ? » Le couloir s’anime mais devant le silence de son bipper, Frances ne réagit pas plus que ça; pas qu’elle soit inconsciente ou fainéante en s’octroyant d’autorité une pause, mais parce qu’elle a déjà à faire avec sa patience qu’elle attend d’un retour de la salle de scanner. En s’asseyant par terre, le dos contre un placard, la poignée qui lui rentre entre les omoplates, pourtant elle reste silencieuse, les index de ses deux mains collés contre ses lèvres. Un regard noir sur Lenyn et elle grimace, agite la tête et finit par souffler, visiblement fâchée de perdre des points aussi bêtement. « Peur de lui ? Je lui fais frôler l’arrêt cardiaque à chaque fois que j’éternue.. Bon, elle exagère, mais personne n’est là pour la faire mentir. T’y es pas. J’ai décidé de laisser les résidents se débrouiller.. Inutile de préciser que ce n’est pas tellement le cas, parce que depuis deux heures, elle met le nez dans leurs dossiers et donne parfois des consignes divergentes des premières, mais ça.. Pour aujourd’hui, seulement, je voudrais un peu de tranquillité, histoire de finir mon papier et me pencher sur mes dossiers. En espérant que personne ne meurt dans ce laps de temps, tiens d’ailleurs j’ai vu un des résidents poser un dossier tout à l’heure, tu l’as ? » Elle tâtonne déjà sur le bureau, de sa main assurée, les fesses toujours collées sur le sol.
Autant dire qu’elle a clairement l’air fine, à se comporter comme une gosse qui craint la réprimande pour avoir commis une infime faute; au moins quand elle s’enferme dans la chambre d’un patient dans le coma d’un autre étage, elle peut faire croire l’espace de quelques minutes qu’il s’agit là de son seul moyen pour réfléchir tranquillement à une solution pouvant sauver la vie de quelqu’un. Là, elle trompe personne; elle a plus l’air de chercher comment passer le temps sans sortir de la laine et des aiguilles, mais plutôt en fourrant son nez partout.. parce qu’elle a beau clamer qu’elle veut donner de l’espace aux autres, France est pas foutue de lâcher prise quelques secondes. Il lui faut tout savoir. « Toi qui vois tout, entends tout et sais tout.. Y a du nouveau dans les affaires du coin ? » Son sourire curieux, un brin fautif et presque sournois, ne trompe pas son collègue quant au sous-entendu, trop gros pour en être un, que cache sa question déplacée. On vous a prévenu, elle passe d’un sujet à un autre comme ça, sans prévenir.
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MessageSujet: Re: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptySam 28 Nov - 17:19

Il n'y a franchement rien de drôle à bosser dans un hôpital, c'était la réputation de base et pourtant, celui là même était différent. C'était peut être dû à l'ambiance, au fait que même les tragédies permettaient à tout le monde de se soutenir. Si Lenyn ne s'était pas retrouvé ici précisément, il n'en serait jamais sorti. Oui, de ce noir douloureux, celui qui l'enfermait dans la spirale du désespoir et de la solitude. On ne pouvait pas lutter contre un mal être intérieur, l'infirmier ne le savait que trop bien après des années entières à lutter contre la part d'ombre qui l'assaillait plus qu'il ne l'aurait souhaité. Personne n'était infaillible, pas même le personnel médical, peut être même que c'était les gens les plus vulnérables de cette planète, les gens autour les confondaient simplement avec des machines, comme si le monde était éternellement divisé en deux uniques catégories. Le noir et le blanc. Le jour et la nuit. Le bien et le mal. Les machines et les humains. Ce n'était que peu vrai. Certes, il y avait des monstres, Lenyn en avait côtoyé et le fait qu'ils étaient ses propres parents constituait une pire maladie pour lui. Pour autant, Avery était persuadé que rien n'était définitif, il y avait toujours des raisons dans chaque décision humaine. Si ses parents avaient choisi ce malheureux destin, c'était bel et bien parce qu'ils étaient persuadés que leur fils restant était un véritable assassin. C'était partout pareil, partout à l'hôpital. Chaque personne blessée avait une raison intrinsèque à sa présence. Et oui, parfois, c'était injuste, c'était le fruit d'une décision d'autrui et malgré toute la force que les médecins mettaient, il n'y avait pas d'exutoire. La vie n'était qu'un petit miracle dans le fond, Lenyn le savait parce qu'il en avait été témoin mais donner la vie... C'était dangereux, bel et bien dangereux. C'était probablement un autre message que la patiente avait voulu délivrer à Frances mais réussir à perturber la grande Franny était déjà un exploit en soi, un exploit qui laissait l'infirmier bouche bée. "J'te pensais plus Steven Seagal que Matthew McConaughey... Faudra que j'le dise à James, tiens." Une dernière phrase murmurée alors que Lenyn se grattait le menton, comme s'il était en train de réfléchir, question de vie ou de mort. Il n'y avait que Frances pour partir dans des délires du genre mais au moins, ça mettait une ambiance dans un service qui n'était pas drôle tous les jours. Voir des enfants mourir n'avait rien d'un divertissement, tout ce qui ramenait le personnel à en sauver autant que possible. "Bah disons que tes questions... C'celles que j'ai de la part des ados qu'on a dans l'service. Alors, j'sais pas si c'parce que tu les côtoies trop ou que t'as loupé des épisodes dans ta vie personnelle à cause de la tonne de boulot ici..." Ils n'avaient le temps de rien, c'était vrai, même dormir était une bataille vu que Lenyn baillait à nouveau, un sourire terminant le geste. "En même temps, la chaîne télé de l'hosto diffuse Dallas en boucle, faut pas s'étonner si tout l'monde parle que de trucs du genre." Lui ne s'y connaissait vraiment pas en séries télévisées, il avait juste dû regarder quelques épisodes de Dallas avec une patiente qui était décédée peu de temps après. Lenyn les regrettait tous, tout le temps mais il devait continuer, c'était le boulot et puis si Frances le voyait dans un état pitoyable après une disparition, elle lui foutrait certainement un beau coup de pied au cul comme elle en est la spécialiste. La conversation tourna ensuite rapidement vers le service. Il s'en passait des choses en pédiatrie même si tout le monde essayait de cacher le pot aux roses. Il y avait toujours des moments remplis d'ambiance parce que James et Frances se battaient dans les couloirs, partant d'un cas grave à une couleur de M&M's après deux heures de joute verbale. On n'oubliait pas le chef psychorigide qu'ils avaient tous et les problèmes de rumeurs incontrôlables de l'ensemble de l'hôpital. Non, on ne pouvait pas s'ennuyer au deuxième étage, Lenyn arrivait à peu près à suivre mais il n'osait pas imaginer le parcours du combattant pour les petits nouveaux. "Les laisser se débrouiller? T'as de la fièvre? T'es malade? Qu'est ce qui s'passe? J't'ai jamais vu autrement qu'à tyranniser tes mini bambi là... C'pas bon signe clairement. P'tet que James t'adoucit, c'pas normal." Il reposa son stylo dans sa poche avec son carnet avant de poser le formulaire sur le comptoir et écouter la question de Frances. "Yep, j'l'ai rangé là où tu pourrais l'trouver, j'te connais trop bien." Il sauta par dessus l'habitacle, sortit la pile de dossiers en attente et tendit le bon à Frances. Il repassa de l'autre côté, se postant à côté de la titulaire, sourire aux lèvres, fronçant même les sourcils de surprise. "Si par affaires, t'entends le p'tit ragot qui dirait que toi et Bambi jouez au Tetris entre deux engueulades sérieuses... J'dirais que oui, y a du nouveau." Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il savait bien que ce n'était qu'un léger filet de ragots, rien de concret mais inviter Frances à réfléchir à sa relation avec l'interne, c'était certainement une bonne chose. "Enfin à partir de demain, ce sera sûrement que t'es enceinte de moi. Prête maman?" Et il fit exprès de poser brièvement sa main sur le ventre de Frances alors qu'un résident passait... Le pire, c'était que ça le faisait rire sa connerie.
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MessageSujet: Re: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptyMer 2 Déc - 12:09


Les réflexions sur le long terme, Frances laisse ça aux autres, parce que si elle ignore déjà de quoi demain sera fait, comment peut-elle s’avancer pour prédire sur la durée ? Rien n’est gravé dans le marbre et ça, elle l’a bien compris, aussi même ses relations clairement amicales ne sont pas infaillibles. Pas qu’elle soit instable ou bipolaire, mais les choses changent, les gens évoluent et les atomes crochues pourraient, à tout moment, se défaire. Aussi, c’est vrai que Lenyn est un peu l’exception à la règle, la seule personne avec laquelle Frances n’a pas encore ressenti le besoin viscérale de se prendre le chou, ou d’agresser pour une de ces raisons qui font que la plupart des gens n’arrivent pas à suivre la moitié de ses monologues, ou de ses décisions. Elle a pesé le pour et le contre et, chaque fois, Lenyn fait l’unanimité. Ce gamin lui plaît, pas dans un sens que d’autres pourraient qualifier de romantique, même si la rumeur d’une relation entre eux ne devraient pas tarder, grâce à sa capacité à ne pas mesurer l’ampleur de ses paroles.. mais aussi étrange que cela puisse paraître, Frances s’est faite la réflexion que si elle devait, un jour, avoir un enfant, il devrait avoir être, en tout point ou la majeure partie, semblable à Avery. Ou quelque chose du genre. Il est la jeunesse douloureuse, peut être bien plus qu’elle ne le voit, qu’elle a eu et, quelque part, il lui fait l’effet de cette thérapie qu’elle a toujours repoussé, prétextant n’en avoir nullement besoin. Lenyn c’est un peu elle, ce qu’elle retrouve d’elle chez lui, alors peut être qu’à eux deux ils peuvent s’annuler, mettre à la corbeille ces choses qui les rendent un peu différents, ces incapacités à se lier réellement au monde qui les entoure, à vivre dans cette bulle molletonnée, cette forteresse imprenable, de leurs âmes abîmées.. Chacune à leur façon. « Seagal ? Sérieusement.. Elle fait une mine boudeuse, réfléchit et grimace. Non.. Pas assez.. A la limite Clint Eastwood, si on tape dans le vieillard.. » Elle se force à pousser un soupir qui se veut venir du coeur, mais elle s’étouffe à moitié, assise par terre, à relever une cuisse pour tirer sur sa blouse. C’est pas comme ça qu’elle avancera son papier, unique raison, sans doute, de sa présence à l’hôpital aujourd’hui. Être publiée est une étape du cursus, mais Frances n’a pas vraiment fait médecine pour voir son nom sur des revues scientifiques; elle veut être dans l’ombre elle, pour s’éviter les feux de la rampe, le tapis qu’on déroule et les questions à tout va. Moins elle a d’interactions sociales, mieux elle se porte. « Tu me traites d’ado, là ? » Elle a la même intonation que si elle lui demandait le menu de la cafétéria, le nez rivé sur quelques papiers qu’elle a plié dans sa poche, maladroitement; les brouillons successifs de son sujet, qu’elle n’arrive pas à choisir ou à écrire. Ça la gonfle, parce que Frances est aussi douée à l’écrit qu’à l’oral.. Tout ce qui demande de faire un minimum de travail sur soi, de réflexion personnelle.. C’est trop. « J’ai loupé le cirque en ville. » Parce que c’est le seul truc qui lui vient, quand il lui parle de sa vie privée, ce qui confirme sans doute ce que tout le monde pense et vit; ça n’existe pas. Une vie intime, c’est un peu comme le Père Noël, on vous vend le truc comme si c’était la meilleure manière de s’accrocher à la vie, en rêvant un peu, mais en grandissant vous vous rendez compte qu’au final ça n’existe pas et que c’est peut être tant mieux.. Ça évite les déceptions. « C’est quelle saison de Dallas d’ailleurs ? On a une chambre de libre à l’étage ? » Et par là, elle entend probablement que la dernière qu’elle a été occupé, pour du calme ou se lobotomies devant une ânerie, était prise par un coma végétatif, mais .. Evidemment, il a fallut que le comateux se réveille, comme ça, sans prévenir et prive Frances de sa chambre de repos. Comme quoi, les miracles ne sont pas toujours bien vus..
Elle lève le nez vers Lenyn, un sourcil arqué, attrape le dossier qu’il lui temps et reste un moment plantée comme ça, l’incompréhension qui transparaît clairement dans ses yeux. « J’ai un petit rhume, oui, mais rien de grave, je vois pas le rapport. Qu’est-ce que James vient foutre là-dedans ? » Elle hausse les épaules et épluche le dossier, tâtant le bureau à l’aveugle pour attraper un crayon et griffonner sur une de ces feuilles, qui hantent le fond de sa poche gauche. « Bordel.. J’ai l’impression que si on les laisse trop longtemps seuls, ils seraient capable de couper une jambe sur un patient qui vient pour une arcade ouverte quoi.. Les yeux rivés sur son dossier, elle souffle un peu. J’ai jamais joué au Tetris. Puis si Bambi avait une gameboy dans la poche, crois moi qu’il m’entendrait. » Le sous-entendu lui échappe complètement, en revanche, elle suit le mouvement de la main de Lenyn sur son ventre, au moment où un résident passe de leur côté du bureau, pour s’arrêter dans son mouvement et les regarder bizarrement. « Faudra choisir un prénom.. Je pensais à Alfred pour un garçon.. » Elle tapote le mollet du résident pour qu’il lui tende le dossier qu’il tient, avant de repartir, sans doute trop fier d’avoir le dernier potin du siècle. « J’allais dire Tobias sinon, mais ça ressemble trop à Toby.. Ah oui, on est envahis par une partie de la famille.. » Pas de ma famille qui s’échappe de ses lèvres, parce que c’est plus simple de volontairement s’exclure de la meute.
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MessageSujet: Re: we can only get brighter (lenyn)   we can only get brighter (lenyn) EmptyDim 6 Déc - 16:34

Qui aurait cru qu'il trouverait son alter ego dans cet hôpital? Il y avait des petits miracles tous les jours dans le service mais le fait que Lenyn et Frances s'étaient trouvés, c'était certainement le plus grand d'entre eux. Il fallait dire qu'ils avaient l'air étranges tous les deux avec leur incapacité à communiquer avec les gens sans créer des catastrophes intersidérales ou se ridiculiser bien comme il fallait. Il y avait des gens toujours très à l'aise avec la vie en société mais eux, c'était les deux cinglés qui riaient pour un rien parce que c'était plus simple de rire que de pleurer. Pourtant, Lenyn en avait eu envie des tas de fois ces dernières années avec tous les patients qu'il avait vus périr et qu'il le méritait nullement. Au milieu de ce carnage constant, des pleurs des parents, de l'odeur de mort qui régnait certains jours, il y avait Frances, cette espèce de chirurgienne sortie tout droit du vortex d'Aliens. Elle n'était pas un docteur comme les autres, Lenyn l'avait tout de suite vu. Austeen n'avait jamais essayé de baratiner un patient, elle n'avait jamais caché des vérités importantes sur leurs conditions, avec elle, il n'y avait pas de pincette, les choses étaient telles qu'elles étaient. La plupart des collègues la prenaient pour une femme sans coeur, comme si voir les gens souffrir la faisait se sentir mieux. Lenyn savait qu'il en était autrement. Frances était sensible à sa manière même si ce n'était pas perceptible pour la majorité des individus qui la côtoyaient. Avery avait une faculté extraordinaire à la comprendre et c'était certainement réciproque parce que, certains jours, ils ne s'adressaient pas une seule parole et pourtant, être assis à côté l'un à côté de l'autre dans un couloir vide, silencieux, c'était tout ce dont ils avaient besoin pour aller affronter une autre heure de mort et de misère. Finalement, Frances était peut être l'amie qui avait toujours manqué à Lenyn avant qu'il se retrouve au service pédiatrique. Il ne lui avait jamais parlé de ce qui lui était arrivé, elle était comme lui et ne parlait pas de son passé, peut être qu'ils n'en avaient pas besoin, que leur vérité était ailleurs et que le plomb de leur relation résidait dans leur don à se comprendre sans avoir besoin de connaître les moindres secrets qu'ils pouvaient détenir. Oui, Frances et Lenyn, c'était une relation pas tout à fait comme toutes les autres et l'infirmier ne s'attendait pas à ce que les gens la comprennent, clairement, il s'en fichait pas mal de ce qu'on pouvait dire dans les couloirs de ce grand hôpital. Lenyn faisait son travail et c'était déjà beaucoup étant donné qu'il n'avait pas dormi depuis au moins vingt quatre heures, qu'il commençait à déraper de conneries tellement la fatigue lui avait détraqué le cerveau. Forcément, c'était dans ces moments là précisément que la titulaire se ramenait pour lui balancer des sujets de conversation plus que douteux et qui forçaient les oreilles indiscrètes à en tirer des conclusions hâtives. Combien de fois ces derniers mois des rumeurs sur eux avaient circulé? Lenyn avait arrêté de compter à la douzième parce que franchement, celle qui concernait leur adoption d'un chiot et d'une tortue communes l'avait tellement fait rire qu'il avait mis trois jours à pouvoir regarder Frances sans se marrer. Les ragots étaient impressionnants dans cet hôpital et heureusement, certainement, vu ce qu'ils devaient tous vivre en tant que médecins et staff.
Pourtant, à aucun moment, Lenyn n'avait changé son attitude lorsque la chirurgienne était dans les parages. Il était hors de question de tuer une dynamique sous l'effet de la peur des rumeurs les plus ridicules depuis la fin du monde de 2012. "J'savais que t'avais des fantasmes étranges. J'l'ai parié avec James, j'vais gagner vingt dollars grâce à toi et j'peux rayer "aime les plus vieux qu'elle" sur ma liste. Merci, grâce à toi, j'vais avoir l'droit à un resto gratis." Humour à la noix, encore. Bailler ensuite avant de se tenir les bras croisés à écouter la suite des déblatérations de Frances, la routine dans son plus bel apparat. "Bah disons que jeune adulte t'irait mieux que "Frigid" mais ça, les gens l'ont pas encore compris dans le coin." Les surnoms et ce genre de débilités qui traînaient, Lenyn était le premier à en rire et il fallait avouer que celui de Frances valait le détour. Il aurait bien aimé connaître l'auteur de la farce, sérieusement. Comme si tout était normal, la conversation dérivait sur l'antenne de télévision de l'hôpital. Lenyn aurait bien savoir qui avait décidé que programmer Dallas en non stop était une bonne idée. On n'entendait que les dernières séparations et potins de cette émission plus ou moins sans intérêt. Et puis, il avait fallu qu'un type passe quand Frances parle de chambre, décidément, ils attiraient un merdier pas possible en ce moment. "Pourquoi dès que tu cherches une chambre et que tu m'demandes, y a quelqu'un qui passe et qui nous regarde bizarre? Sans rire, j'crois vraiment qu'on va être dans le top hook-up du mois là. C'ta faute, Frigid." Il se mit à rire, Lenyn s'en fichait bien de leur réputation, la sienne n'était pas en risque. Personne ne connaissait une once de sa vie et s'ils savaient qu'il n'avait jamais même embrassé quelqu'un, c'était certain que sa vie à l'hosto changerait du tout au tout. Lenyn attrapa sa tasse de café ensuite, il avait oublié de le boire, c'était froid, forcément et la tête qu'il tira en avalant une gorgée devait valoir un Oscar, au moins. "Tu sais jamais ce que James vient foutre dans les conversations mais par contre, tu sais très bien quand il a une game boy dans sa poche ou pas... C'louche, tu trouves pas? Et c'tendancieux ce que tu viens de sortir en plus, t'as de la chance que personne sauf mes délicates oreilles a entendu." Il termina son café malgré tout, posa la tasse sur le comptoir et s'amusa avec les rumeurs une fois de plus. Cette fois, il y avait du passage et à coup sûr, dès le lendemain, la grossesse de Frances serait sur toutes les lèvres... Ils continuaient leur délire pourtant. "Alfred, sérieusement? J'pensais plus à Bambi tu vois." Il balança un lever de sourcil suggestif alors qu'une collègue infirmière passait par là et les dévisageait comme si elle avait affaire à Brangelina tout d'un coup... Sauf que le glamour de Lenyn disparut bien vite lorsqu'il avala de travers en entendant le prénom de Toby dans la conversation. On passait déjà pour le côté sexy. "Ouais, non... Un enfant et Toby dans la même phrase là... Et puis, merde, j'suis vraiment crevé. Y a une chambre de libre, tu crois, pour d'vrai?" Sauf qu'un interne passait à ce moment là. Encore une fois. A croire qu'on aimait se foutre de leur tronche, aux deux asociales du service.
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