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 - we're going insane. w/binki

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MessageSujet: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptySam 21 Nov - 19:30

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"Your mind is on track for games we play these days, with every path we take you know you're safe. The only risk is that you'll go insane”  ~ ~

Duncan tenait sa blouse entre les mains, enfilait son pantalon puis se regarda dans le miroi, les cernes sous ses yeux prouvaient à merveille son état de fatigue. Il arrivait bientôt à une limite, se cacher derrière son travail pour oublier le reste, il était devenu ce cliché pathétique du chirurgien à la vie personnelle bordélique mais à la vie professionnelle trop passionnante pour pouvoir la lâcher. C'était en fait une excuse, avec peu de sommeil il s'empêchait de rêver, rêver des choses qu'il avait faite ou ne ferait jamais, c'était difficile de s'imaginer une vie autre que celle qu'il avait construite, mais parfois il était convaincu qu'avec d'autres choix, un autre caractère, il aurait moins de mal à sourire ou encore à exprimer ce qu'il ressentait vraiment. Il arriva devant l'accueil de son service, et regarda le titulaire qui s'occupait de lui aujourd'hui. Ils travaillaient sur un cas ensemble depuis bien longtemps, un cas disait-on quasi impossible à résoudre sans que le patient ne vienne à périr. Duncan n'était pas du style à s'attacher facilement, mais avec les personnes qu'il soignait c'était plus fort que lui. Ce cas le rendait fou, il y pensait nuit et jour sans trouver de compromis ou de solution qui ne mettrait pas en danger la vie du patient. "Fletcher, il faut qu'on trouve une solution. J'ai appelé une interne pour que vous puissiez travailler ensemble." Duncan fronça les sourcils mais ne releva pas, il était capable de résoudre ce mystère seul, mais il comprenait ce que voulait dire être interne: il fallait leur apprendre, et même si le jeune homme manquait de patience, il n'oubliait pas qu'il avait, il y a bien longtemps été lui aussi interne. Un simple élève. Il avait l'impression que c'était il y a une éternité alors que ce n'était qu'il y a quatre ans. Duncan n'avait plus qu'une année avant de pouvoir lui aussi terminer titulaire de son poste et se faire un nom, sa réputation à lui et non pas celle que des idiots lui avaient collé au dos. "Qui est l'interne?" Il était lasse, il n'en connaissait que très peu et ne s'appliquait pas à apprendre leurs prénoms. Il y en avait trop et la moitié quitterait le programme sous pression ou par manque de courage ou d'ambition. "Mademoiselle Getzler." Duncan leva les yeux, une sueur froide remonta jusqu'à sa nuque, il s'appuya contre la table à côté de lui et souffla. Merde. Binki c'était son ex-copine, la fille qui avait changé quelques petites habitudes dans sa vie de don juan pendant quelques mois jusqu'à ce qu'il ne se rende compte avec effroi qu'il avait commencé à ressentir quelque chose pour elle. Duncan était un traumatisé, doublé d'un lâche, alors dès que tout avait commencé à devenir sérieux il avait mis les bouchées doubles pour devenir le connard que tout le monde croyait qu'il était. Du jour au lendemain il avait arrêté de lui parler, il était devenu froid et arrogant. Il savait pertinemment qu'il était un idiot, un petit con doublé d'un menteur, il avait -encore une fois- laissé des pots cassés à son passage, chose qui était apparemment devenue une habitude. Quand était-il devenu ce moins que rien au coeur de pierre? Finalement il était peut-être un raté. Lorsqu'il vit Binki s'approcher, il se redressa, bombant un peu le torse comme pour prouver que rien ne pouvait l'accabler et fit signe au titulaire qui s'en alla. "Getzler tu es avec moi aujourd'hui." Il marqua une pause et croisa ses bras sur son torse. "J'espère que tu es prête à faire de la lecture, on ne sortira pas d'ici tant qu'on n'aura pas trouver de solution." Il s'était toujours convaincu que sa profession le sauverait, en espérant que ce faux professionnalisme fasse des miracles.
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MessageSujet: Re: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptyDim 22 Nov - 10:42


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"Open your eyes now
I'll try to be
Almost everything
You need me to be”  ~ ~



« Pour l'amour du ciel » - ou n'importe quel autre amour, pensa-t-elle, levant les yeux au dit ciel, des fois qu'une aide pour couper court à cette conversation ne vienne de là : « maman, tu sais parfaitement que je ne pourrai pas me libérer, l’hôpital exige un total investissement de ma part » - l'aide ne sembla pas vouloir venir d'en haut alors, elle se mit à fixer ses chaussures orthopédiques dégueulasses qu'elle avait demandé à un collègue de lui prescrire, sans avoir à passer par la case 'consultation'. Elle se mit à penser, activant les filtres, décidant que toutes les supplications de sa mère n'étaient pas dignes de la faire changer d'avis. A chaque argument, Binki le contrait avec beaucoup trop de facilité à son goût. Après ce qui lui parut être une éternité – et qui n'était en faite que dix modiques minutes- elle prit une profonde inspiration, manifestant à sa chère mère à quel point elle commençait à lui courir sur le haricot. « Tu t'apprêtes à raccrocher, Binki » - effectivement et d'ailleurs, elle le fit sans plus attendre . Elle fourra son téléphone cellulaire dans la poche de sa blouse puis, entreprit de rejoindre l'accueil du service. Impatiente de savoir entre les mains duquel on allait encore la foutre et quelles seraient les techniques de tortures appliquées sur sa gueule pour les dix prochaines heures. Elle était consciente qu'elle avait signé pour ce qui pouvait s'apparenter à  un entraînement de commando. Les cernes qui flanquaient ses yeux couleurs whisky attestaient des nuits passées à tenir la garde et à en voir des vertes et des pas mûres. A subir le tempérament de supérieurs toujours plus mal lunés les uns que les autres. A obéir ( souvent, hélas, au doigt et à l’œil). Satisfaire la moindre de leur fantaisie sous prétexte qu'elle faisait partie du plancton entre les mûrs. Binki se rongeait souvent les freins, mordant sa langue à en sentir le goût ferrique de l'hémoglobine imprégner ses papilles. La difficulté toujours présente, elle qui était dotée d'une franchise assassine, tournait sept fois sa langue dans sa bouche. Lorsqu'il était question de remettre qui que ce soit à sa place, elle dégainait plus vite que son ombre. Elle croisa le chef à mi chemin qui l'apostropha et lui expliqua sommairement en quoi consisterait sa journée. Expliquer, en soi, n'était pas le terme approprié, disons qu'il lui aboya quelques paroles et lui fit signe de rejoindre le titulaire qui l'avait appelé. Elle ralentit le pas, aucunement pressée d'ajouter sa présence aux deux hommes qui discutaient, plus loin. Elle nourrissait une rancœur particulièrement vive à l'encontre du résident qui tenait compagnie au titulaire. Elle se surprit à penser que s'il existait un Dieu, elle apprécierait grandement qu'il manifeste quelque mansuétude, autrement, ce qui risquait de se passer par la suite allait faire les gros titres. Elle déglutit. Le titulaire s'éloigna et elle se mit en branle, son enthousiasme débordant , peint sur son visage. Évidemment qu'elle n'était pas heureuse de se retrouver là, avec celui qui avait décidé un beau jour de lui piétiner salement le cœur. « De toute évidence » - siffla-t-elle, entre ses dents, adoptant la même position que lui, les bras croisés sur sa poitrine. Le menton fièrement levé dans une attitude insolente légèrement défiante qui n'était, la concernant, qu'une attitude de base. « Je suis toujours sur le pied de guerre » ajouta-t-elle, lui lançant un regard entendu. Peut-être qu'il avait dû oublier des choses, à son sujet. Sa gorge était serrée et ses poings la démangeaient de manière particulièrement louche. Elle prit une profonde inspiration et poursuivit : «  et s'il faut que j'y passe aussi la nuit , qu'à cela ne tienne. Je suis de ceux qui ne lâchent pas facilement l'affaire » - elle accentua sur les derniers mots, caché avec une subtilité discutable, le reproche qu'elle avait à lui faire, qu'elle mourrait d'envie de lui faire depuis le jour où, tout à coup, ils étaient devenus (chacun ) invisible aux yeux de l'autre. « J'imagine qu'on ne va pas rester plantés là ? Le poste d'ordinateur est manifestement occupé par la grosse Betty. Docteur Fletcher ? Une proposition ? » - lança-t-elle, le ton sirupeux témoignant de sa feinte déférence. Si elle en avait gros sur le cœur, elle n'était pas assez stupide pour oublier à qui elle avait affaire.


Dernière édition par Binki Getzler le Dim 22 Nov - 17:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptyDim 22 Nov - 17:19

Duncan avait le don pour se mettre dans des situations compromettantes et savait qu'il allait avoir du mal à se sortir de celle-ci, il n'avait aucun moyen de s'échapper ou de l'ignorer. Saleté de teamwork. Il voulait aider son patient tout comme prendre ses jambes à son cou. Il n'était ni courageux, ni brave, c'était un lâche, un peureux qui ne savait faire face aux conséquences de ses actes. Binki elle était un peu sauvage, arrogante quand elle le voulait et bien trop sarcastique pour son propre bien. Il s'était habitué à elle, il s'était habitué à son odeur, à ses manies et ses habitudes, il avait même accepté la voir lui aboyer dessus parce qu'il avait fait quelque chose de mal. Duncan avait fait des compromis, Duncan avait tenté de la comprendre, de l'apprécier, et malheureusement il avait réussi; Puis, il était parti. Il s'était échappé de ce qu'il s'était bâti, à croire que tout ce qu'il réussissait à avoir il se voyait obliger de le cramer et le détruire en un simple claquement de doigts. C'était peut-être ça d'être lâche, de finir sa vie seul ou mal accompagné à cause de décisions prisent avec la peur au ventre, et qu'on était constamment effrayé par quelque chose de pathétique. Duncan se retint de lever les yeux au ciel, il était après tout seul fautif dans toute cette relation, Binki n'avait bien entendu rien dû comprendre, se sentir trahi par ce goujat qu'était Duncan. Stupide. Abruti. Il savait pourtant merveilleusement mentir, c'était évidemment à force d'entraînement et d'une accumulation de bobards incroyablement élevées, il n'allait pas se laisser démonter, ce n'était pas la première fois qu'il devait faire face aux fruits de ses erreurs passées. Il se redressa et s'empêcha de sourire à ses mots. Avant même qu'elle n'ait fini de parler, il marcha en direction du fond du secrétariat du service de chirurgie cardiaque, attrapa le classeur avec l'historique de son patient et fit signe à Binki de le suivre. "Je ne doute absolument pas de ta motivation Getzler." Il fît un signe pour l'inviter à s'asseoir sur une des chaises. Il aimait travailler ici, il y avait un calme apaisant, c'était loin de l'adrénaline, de la rapidité, des courses inlassables des docteurs et infirmières. Il aimait bien s'enfermer ici et réfléchir à tout et n'importe quoi qui n'avait pas de rapport à son travail. Pas même sa famille. C'était juste lui et le calme. "On va travailler ici, et sans ordinateur. Je nous ai pris chacun dix livres si on trouve rien alors on ira en chercher d'autres." Il s'assit à son tour et prit un des livres dans ses mains. Il leva les yeux et regarda pendant quelques secondes Binki. Ils avaient gardé un calme olympien, il avait bien remarqué les quelques piques qu'elle avait pu lui envoyer à le figure, c'était toujours subtil avec elle, mais il n'avait pas relevé, s'il venait à lui répondre il se montrerait provocateur, il retournerait au fin fond de sa carapace se cacher pour dégommer la vie sur son passage. Duncan, vulnérable? Jamais. C'était impensable, la seule personne qui le rendait minable sur cette terre c'était bien son père, il avait subi assez d'humiliation, et de honte venant de son propre sang, il se braquait pour une et seule bonne raison: il refusait qu'on puisse encore fois le faire se sentir misérable. Il allait être maladroit, forcément, il le savait il s'y attendait, mais c'était plus fort que lui, il avait besoin d'engager la conversation convaincu que celle-ci surgirait au cours de la journée. Il se racla la gorge faisant mine d'être absorbé par un paragraphe dans son bouquin. "Et toi ça va?" C'était quatre mot d'une inutilité accablante, mais il se devait de demander, savoir ce qu'il se passait dans sa vie, si elle allait bien, si elle se sentait à sa place, si elle était toujours aussi pétillante, toujours aussi douée. C'était une question timide, une déclaration de paix, maigre, pathétique, mais c'était un début. Un début qui lui avait fallu du courage; C'était vraiment un abruti. Mais la lâcheté refaisait surface, chasser le naturel, il revient en courant, presque en sprintant. Il leva les yeux et fixa ses prunelles dans les siennes. "Tu t'es familiarisé avec le cas je suppose?" C'était si facile de changer de sujet de bifurquer pour éviter la tornade que Binki représentait.
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MessageSujet: Re: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptyDim 22 Nov - 18:22


Rester coincés là, dans cet espace pas assez grand pour contenir leurs deux egos, fut une perspective qui ne l'enchanta guère. Elle se surprit à serrer les poings. Binki avait imaginé qu'il lui proposerait de diviser les tâches comme il savait si bien le faire. Séparer, s'éloigner. C'était des verbes qu'il conjuguait avec maestria.  Elle s'en était rendu compte quelques mois auparavant avec une telle hébétude qu'elle ne s'était même pas offert le luxe de pleurer ce qui avait pris forme entre eux. Pourtant, lui plus que quiconque savait ce que ça signifiait. Elle avait espéré trouver une feinte, invoquer une excuse mais rien ne lui vint en tête. Rien qui puisse être légitimé. Elle prit place sur une chaise, la plus éloignée sur laquelle elle put mettre la main ( et poser ses fesses). Aucune chaise n'était suffisamment éloignée de Fletcher, de toute façon. Il resterait là, matérialisé à une cinquantaine de centimètres d'elle. Là, à respirer et putain, elle avait appris à apprécier le bruit de sa respiration, elle avait appris à s'y caler, à se sentir apaisée. Elle tendit la main, agrippa un bouquin qu'elle se mit à étudier sous toutes les coutures, il était évident qu'elle ne voulait absolument pas s'atteler à la tâche, absolument pas plonger le nez dans des kilomètres et des kilomètres de blabla scientifique franchement indigeste, juste pour satisfaire le bon plaisir du lâche qui se trouvait là. Elle finit par ouvrir le livre, elle finit par parcourir du regard les écrits, elle finit par essayer. Elle finit par s'y perdre mais, elle finit surtout par relever le regard vers lui et ancrer ses iris aux siens. Refusant de s'y plonger comme elle avait tant apprécié par le passé  le faire. Elle le fixa avec indifférence, elle était tellement en colère, tellement frustrée, tellement déçue. Elle aurait dû s'y préparer, elle n'aurait même pas dû se laisser harponner par ses belles paroles de merde, par ses gestes, par sa simple façon d'être. Elle avait fait tomber les murs, il les avait dynamité et elle pensait que, peut-être, il n'avait rien d'un Louis. Rien de ce père qui n'était qu'un enfoiré de première et qui avait donné aux hommes la même appellation, par ses fautes à répétitions. Non, Duncan n'avait rien eu d'un Louis jusqu'à ce qu'il lui prouve le contraire. Le goût de bile, elle en fit abstraction et soupira. « Je ne répondrai pas à cette question » débuta-t-elle, disciplinant une mèche de cheveux qui lui barrait la vue, geste obsolète puisqu'à peine matée, elle revint à sa place originelle. « Ne te sens surtout pas obligé de me faire la conversation » - son ton refléta exactement le fond de sa pensée : arrêtes, j'ai pas besoin que tu fasses amende honorable, t'en es incapable. Elle se replongea dans la lecture qu'il lui avait imposé. Après quelques secondes de silence – qu'elle lui avait imposé, cette fois-ci – elle reprit la parole. « N'hésite  pas à me sous estimer, Duncan. Je n'étudie jamais les cas sur lesquels je bosse » - elle secoua la tête, hautaine et l'ironie qui avait percé dans sa voix se dissipa à nouveau. La solution n'allait pas se trouver dans le livre qu'elle lisait. Elle le déposa, dans un geste trahissant l'impatience. En prit un autre. « J'aimerai savoir pourquoi c'est à toi qu'est revenu le choix des livres que je suis supposée lire ? » - une question pertinente, il était temps qu'elle la pose et, pour être honnête, elle l'avait gardé sur les lèvres depuis qu'il lui avait présenté les choses. Elle était surtout engagée sur une pente des plus glissantes et cherchait comme une enragée le prétexte pour fuir ce qui se profilait à l'horizon, la catastrophe. Le ciel au dessus d'eux semblait se charger, les nuages, eux, si menaçants. « Il y a des choses qui ne changent pas » - et il devait savoir qu'un jour, il fallait qu'il apprenne - vraiment -  à faire des compromis. Elle en avait fait, pour lui. Elle en avait fait, pour la mauvaise personne.


Dernière édition par Binki Getzler le Lun 23 Nov - 18:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptyLun 23 Nov - 0:48

Inutile de dire que Duncan se sentait oppressé, il n'était pas de nature courageux, se retrouver face à la jeune femme qu'il avait voulu éviter pendant tant de mois ne lui simplifiait absolument pas la tâche. Mais la vie professionnelle était la vie professionnelle, et il ne pouvait pas empiéter sur celle-ci sous prétexte d'avoir été un lâche. Il devait assumer, malheureusement il avait toujours eu du mal avec ce mot, c'était comme si celui-ci avait disparu de son vocabulaire et ça depuis bien longtemps, et qu'il était coincé sur ce chemin de non-retour. Se retourner pour voir les dégâts de ses folies, ses désirs et ses lubies n'était franchement pas une bonne idée, mais Binki se retrouvait devant lui, ses grands yeux noisettes accusateurs jugeant chacun de ses mouvements. Elle était sa sentence et finalement il méritait bien une claque, verbale ou physique il l'accepterait sans broncher. Il était culotté, il le savait, c'était ce qui faisait son charme et qui pouvait le rendre si déplaisant. Duncan n'était même plus étonné par le nombre d'ennemis qu'il avait pu recueillir ces dernières années, il était bon dans son travail, les jalousies du métier faisait qu'il n'était pas toujours apprécié, mais son caractère horrifiant en rajoutait une belle couche. Il était parfois étonné par le nombre de conquêtes qu'il avait pu amassé, tout le monde le voyait comme ce don juan à trois balles, et pourtant beaucoup de femmes avaient succombé à son charme. Getzler en faisait malheureusement parti. Pourquoi avait-il dû s'attacher à elle? Pourquoi leur relation ne s'était-elle pas arrêtée comme toutes les autres? Un regard offensé de sa dulcinée, parfois même une gifle, puis une ignorance presque décadente. Finalement il avait réagi exactement pareil avec Binki mais ça lui avait paru beaucoup moins naturel. Ca avait été plus forcé, il avait même parfois dû changer de couloir pour ne pas avoir à la croiser, Duncan était un gamin, c'était au moins une des rares choses qu'il assumait et dont il n'avait que moyennement honte. C'était sa jeunesse, il n'avait que trente ans, ses plus belles années, il avait encore le désir de s'amuser, malheureusement sa raison avait détruit ces quelques plans. Binki était une exception, il en fallait bien une. L'exception à la règle. Si on ne comptait pas Deirdre, mais c'était peut-être encore plus compliqué. Il tentait parfois de se faire un schéma dans sa tête, il se cherchait quasiment toujours une sorte d’échappatoire. Il faisait face à une défaite aujourd'hui. « Je ne répondrai pas à cette question » Duncan leva les yeux, il était au moins rassuré de savoir qu'il n'était pas le seul gamin dans la salle. « Ne te sens surtout pas obligé de me faire la conversation » Il sourit bêtement, c'était un abruti qui adorait par-dessus tout la provocation, il était né avec un sourire malin sur les lèvres comme pour narguer son adversaire. "On va rester ici toute la journée Binki je pense qu'on peut au moins faire l'effort de s'échanger quelques banalités." Son hypocrisie était à s'en arracher les cheveux, mais il ne releva pas son propre mensonge. Finalement, elle avait peut-être raison, peut-être que de discuter ne ferait qu'envenimer ce qui était déjà une guerre froide, mais Duncan s'en fichait. Complètement. « N'hésite  pas à me sous estimer, Duncan. Je n'étudie jamais les cas sur lesquels je bosse » Duncan secoua la tête, elle ne changeait pas, elle était restée la même, ça ne l'étonnait pas, il n'avait pas choisi la plus facile des internes. Il se demandait parfois ce qui lui passait par la tête quand il jetait son dévolu sur une fille. Duncan aimait les sarcastiques, les filles prêtent à se battre avec les poings, il était pratiquement convaincu que Binki en était capable, capable de se battre. « J'aimerai savoir pourquoi c'est à toi qu'est revenu le choix des livres que je suis supposée lire ? » Il se redressa dans son siège et fronça les sourcils, parfois il oubliait qu'elle était une interne et qu'il était résident ayant bientôt fini ses années de résidence. Il était son supérieur, donc en soi il était celui qui prenait les décisions. Il aimait avoir le pouvoir même si parfois ça lui semblait injuste, or, il préférait crever que devoir lui avouer. « Il y a des choses qui ne changent pas » Duncan expira un grand coup, il était impatient et perdait rapidement son sang froid, mais il n'allait pas lui laisser ce plaisir, cette fois plus froidement il lui répondit: "Mademoiselle Getzler dois-je vous rappeler que je suis votre supérieur? Si vous avez quelque chose à me reprocher dîtes-le moi tout de suite qu'on passe à autre chose. Ne mélangeons pas vie privée et vie professionnelle. Si je vous demande de faire quelque chose, vous ne posez pas des questions, vous agissez." Il marqua une pause, se décontracta un peu. "Et je travaille sur ce cas depuis un an, j'y suis particulièrement attaché, je sais ce que je fais." Il détestait qu'on puisse douter de ses choix médicaux. Il savait ce qu'il faisait, et il n'était pas ce simple coureur de jupons que tout le monde croyait qu'il était.
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MessageSujet: Re: - we're going insane. w/binki   - we're going insane. w/binki EmptyLun 23 Nov - 19:08


Le début de sa plus grande peur.
C'était toujours le même, toujours. Elle le lui avait raconté, un soir, après avoir refait le monde à deux jusqu'à pas d'heure. Elle le lui avait chuchoté, debout sur un banc, sa respiration formant de la buée, sous un ciel d'encre. Un départ. C'était comme ça que sa plus grande peur se manifestait et, elle angoissait constamment, à la simple idée de perdre quelqu'un. Parce qu'elle avait fini par comprendre qu'elle avait beau y mettre du sien, elle n'était pas assez importante pour qu'on veuille s'y accrocher, qu'on veuille faire d'elle une ancre ou un phare, qui puisse guider, qui puisse donner une raison de ne pas être que de passage. Elle le lui avait confessé, en fixant l'eau, près du Golden Gate Bridge, en se donnant un air désintéressé, un ton enjoué, en lui faisant remarquer que c'était sacrément con, comme peur. Et peut-être que s'il s'était foutu de sa gueule, elle ne s'en serait pas amourachée. Peut-être que s'il ne l'avait pas regardé « comme ça », peut-être qu'elle aurait été celle qui aurait pris la tangente, décidant que toute forme géométrique qui la mènerait constamment à lui, serait à proscrire. Peut-être que s'il s'était montré aussi con, aussi imbus, aussi exécrable que ce qu'on racontait sur lui, elle aurait désavoué l'attirance et, se serait concentrée sur quelqu'un qui aurait pu en valoir la peine. Mais, c'était ces yeux-là, ceux qui la fixaient à cet instant précis, pleins de courroux, c'étaient exactement les même qui avaient filé aux siens pleins d'étoiles près de ce foutu pont là. Elle se mordit  l'intérieur de la joue si fort qu'elle réprima une envie de crier. Elle avait plusieurs mois d'incertitudes, de regrets à lui hurler à la figure, tant d'amertume à lui expectorer dessus. Tant de vérités qu'elle avait tu jusque là, persuadée qu'en parler serait reconnaître l'importance qu'elle lui avait donné. Reconnaître qu'entre le début et la fin, quelque part, elle lui avait fait confiance. Ça lui semblait si surréaliste. Elle s'immobilisa, les doigts crispés sur la couverture du livre. Ç’avait été comme ça, entre eux, conflictuel, dysfonctionnel, brutal. Ç’avait été tout, tout sauf. Sauf vrai. Un sourire lui vrilla les lèvres, là pour l'aspect contestataire, le côté « rien à faire ». Le côté, cause toujours. Le côté : épargne-moi tes discours. Il avait tellement de culot, tellement le verbe, pas étonnant qu'on lui prêtait autant de conquêtes. Et, ça l'énervait (trop). Elle recula sur sa chaise, droite comme un i. Elle déposa le livre, croisa les bras sur sa poitrine. « C'est bizarre comme il te semble normal de passer du « tu » au « vous » quand ça t'arrange »  - elle secoua la tête, ses paroles agrémentées d'un rire. « Tu ou vous, faut savoir. Ça t'intéresse tant que ça de savoir comment je vais ? Est-ce que ça t'a jamais intéressé ? » - elle marqua un temps de pause, décroisa ses bras, s'empara d'un livre : « ça, ça c'est un reproche ». Elle plongea à nouveau sa concentration sur les procédures, valves mitrales, bifurcations, xénogreffes que des gros mots. Elle soupira, passant une main lasse sur son visage. Elle n'avait pas relevé l'excès de zèle, l'abus d'autorité. Elle n'avait pas voulu lui reconnaître une omnipotence qu'il n'avait pas, pour ne pas lui gonfler l'ego. Binki était bien trop orgueilleuse pour s'abaisser à cela mais, son silence aurait pu être interprété comme une reddition. « Je sais... »finit-elle par avouer, presque bougon. Elle le fixait sous ses paupières. « je sais que tu y tiens. T'as une telle détermination pour tes patients qu'il est dommage que ça ne concerne pas tous les domaines » - ça aussi, c'était un reproche. Il en avait réclamé, non ? Elle se releva et alla s'installer ailleurs, sur le canapé placé dans le coin. « Je suis ce cas depuis aussi longtemps que toi et je comprends que ça te tienne à cœur » - elle voulut ajouter une pique, encore, pour se donner le dernier mot. Mais, elle préféra se pincer les lèvres. Elle n'avait qu'une seule envie, trouver la solution et ne plus jamais recroiser son chemin à nouveau. Elle savait que ces deux doléances relevaient du pur délire.
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