O'Donnell † Le petit prince peu vêtu sous sa blouse blanche.

✃ It's as if I could not breathe without you.
† Passe sa main dans ce qu'il appelle sa crinière une bonne cinquantaine de fois par jour. † Ne commence pas une journée sans son café. Il en boit d'ailleurs une bonne quantité par jour. † Finit rarement sa journée sans un passage par le bar du coin. Rituel de médecin, que voulez-vous ? † A toujours voulu être médecin. Plus pour le prestige que pour l'altruisme, il l'avoue sans tabous. † Est fils unique, ce qui explique son caractère de petit prince. † Il a perdu sa mère au début de ses études de médecine et s'est promis, pour elle, de les finir coute que coute. † En bon séducteur qu'il est, il tient un carnet de ses conquêtes. Et non, ce n'est pas qu'un mythe ! † Il est très fier et attaché à ses origines irlandaises. N'hésitez surtout pas à l'appeler par son nom de famille, il n'en sera que ravi. † Il veut se spécialiser en chirurgie plastique comme une évidence. Avec une gueule pareille, il ne peut clairement pas finir ailleurs, selon lui. † Il pourrait ne manger que des aliments sucrés, ça lui irait totalement. Un brownie au chocolat, un café et un bon 85C, il vous épouse dans la demi-heure. Enfin.. S'il croyait au mariage. † Ce n'est pas un adepte des voyages, il est très bien à San Francisco. Les seules fois où il a pris l'avion, c'était pour s'envoler vers l'Irlande. † Il fuit le romantisme comme la peste. † Il a couché une fois avec un homme au début de ses années de médecine, pour ne pas mourir idiot soit-disant. Autant dire qu'il préfère de loin les femmes. Il se lance constamment des challenges personnels concernant ses futures conquêtes. † Une petite proposition pour la prochaine ? Faites un effort, c'est pour la science ! †

✃  You are my paradise, but maybe I'm your hell


Réveil, 5h. Car effectivement, quand on est résident en chirurgie, quelque soit la spécialité, le sommeil n'est pas le meilleur de nos amis. Mais que ça soit clair entre nous, c'est loin d'être le premier de mes soucis. Le sommeil n'a jamais été un de mes fidèles acolytes. Au grand damne de mes parents, je n'ai toujours dormi que très peu, étant un enfant hyperactif, curieux, trop hyperactif, trop curieux. Je voulais toujours tout voir, tout faire, tout savoir et ainsi, dormir n'a jamais fait parti des opportunités. Pourquoi perdre du temps à rêver sa vie sous sa couette alors qu'on pourrait la vivre directement ? Et oui, je sais, j'ai une âme de philosophe cachée. En réalité, c'est surtout une âme de beau parleur mais ça, vous le découvrirez plus tard.

Arrivée à l'hosto, 6h. Vous ne croyez quand même pas que les visites vont se faire seules non ? Et la jeune femme à jeun depuis la veille, les seins en attente d'être refaits, vous ne croyez quand même pas que je vais laisser l'interne seul aller lui faire un coucou ? Aux yeux de tous je suis un séducteur, un charmeur, un je-m'en-foutiste qui ne s'intéresse qu'à ses prouesses en salle de garde. Ce n'est pas tout à fait faux, certes. Mais j'ai néanmoins cette conscience professionnelle qui énerve le monde. Et oui les copains, je fais bien mon job ! Au collège déjà, cette compétence rendait complètement fous mes profs. Comment ce petit O'Donnell pouvait être aussi perturbateur en cours et aussi performant en examen ? Le talent mes chers, le talent. Et non, je ne trichais pas, pour ceux qui y auraient pensé ! J'ai juste cette capacité à enregistrer les informations, les ressortir sans problèmes, tout ça en perturbant le monde autour. Elle est pas belle la vie ? C'est d'ailleurs ce gentil don de Dame Nature qui m'a permis de passer un an de moins dans ce fichu système scolaire pour arriver au plus vite aux études de médecine. Merci M'dame !

Direction le bloc, 9h. Car c'est quand même le corps du métier. Les visites c'est bien, les jolis sourires de demoiselles c'est bien, impressionner les internes c'est bien aussi, mais attraper le scalpel, c'est encore mieux, croyez moi. Mes parents n'y ont d'ailleurs jamais vraiment cru. Moi ? Wyatt O'Donnell, 16ans, passionné par les mini-jupes sur jolies brunes et les cocktails alcoolisés, je leur révélais mon envie d'être chirurgien. Mais tu n'y arriveras jamais mon grand ! T'es un petit prince, t'es une belle gueule, t'es un beau garçon, mais tu ne seras pas chirurgien. Sois réaliste... Je n'ai jamais cru au réalisme. Je n'ai jamais cru à ces conneries. La vie, si on veut la vivre, on s'en donne les moyens. Je voulais être chirurgien. Je voulais le prestige, je voulais être reconnu, je voulais être le beau gosse avec la tête bien faite. Et j'y suis arrivé. Ma mère est malheureusement partie avant de voir tout ça... Disons que mon paternel se doit d'être fier pour deux et il le fait dignement. Son fils est chirurgien, vous vous rendez compte ? Il a mis la bonne graine ! Certes ce n'est pas grâce à ses encouragements que je reconstruis aujourd'hui même le crâne de ce gosse qui a fait un tête à tête avec le mur en moto, mais il est fier. C'est déjà ça, non ?

Pause repas, 15h30. Bah oui, le repas tombe quand il tombe en chirurgie. Et encore, j'ai l'impression de déjeuner assez tôt aujourd'hui ! A force, l'estomac doit se faire à la famine, car je ne ressens même plus l'envie de manger ou de soulager quelconque besoin primaire, si vous voyez ce que je veux dire. Enfin, presque... Il y en a un que j'ai éternellement besoin de soulager. Celui qui m'incite à ne piquer qu'un gâteau au chocolat à la cafét' en guise de repas pour retrouver au plus vite la jolie créature en salle de garde. Deux desserts pour le pris d'un ... Ne me dites pas que je dois vous faire un dessin s'il vous plait. Je suis comme ça, j'ai toujours été comme ça, et je serai toujours comme ça. Depuis que j'ai découvert cette sensation magique qu'une femme peut me faire ressentir,  en plein milieu d'adolescence, j'ai ce besoin constant de le rechercher. Mais pas uniquement pour le physique ! Je ne suis pas un nymphomane, si certains se posent la question. Je suis un séducteur, j'aime plaire, j'aime le jeu, j'aime cette tension qu'il y a entre deux personnes qui se cherchent et se découvrent. Aucun saut à l'élastique ou en parachute ne vaut cette adrénaline, je vous l'assure !

La blouse m'appelle, 16h30. Vous ne croyez pas que les silhouettes vont se reconstruire toutes seules non plus ? Le plaisir, le jeu, c'est bien, mais le boulot il faut le faire malgré tout. Enfin, ce n'est pas comme si c'était la plus grosse contrainte que j'ai à surmonter. J'aime mon job, et je fais surement parti d'une des rares professions à pouvoir m'en vanter. Les médecins sont fous, les médecins sont différents, les médecins sont acharnés du travail, les médecins sont sectaires, mais les médecins se comprennent et savent pertinemment où ils vont. Les médecins aiment ce qu'ils font. Les médecins rendent les vies meilleures, les sauvent même parfois. Les médecins sont intouchables. Les médecins sont des dieux vivants. Ce métier ne m'a pas attiré que des amis, bien au contraire. Ce métier ne m'a pas rendu la vie facile tous les jours, c'est certain. Mais ce métier a fait de moi ce que je suis aujourd'hui, ce métier m'a fait grandir, murir, évoluer, tout en restant moi-même. J'ai envie de me lever tous les matins à 5 heures. J'ai envie de trimer 15 heures par jours. J'ai envie de ne plus sentir mes jambes à la fin de la journée, dans le vrai sens du mot. J'ai envie de tout ça, tout simplement, parce que ce métier me fait me sentir vivant.

Le bar m'appelle, 22h. Comment finir une journée sans passer par le bar du coin ? Le bar qui fait face à l'hôpital. Le bar où toutes les loques de médecin se retrouvent le soir après leur journée, le matin après leur garde de nuit, le midi pour éviter le repas immangeable du self. Notre repère. Le repère où l'interne fait du charme au titulaire, le repère où le résident se sent puissant face à l'infirmière, le repère où l'aide soignant fait du charme à la famille d'un patient. L'endroit où il faut être. J'ai toujours su être au bon endroit. Que ça soit à l'école primaire, au collège, au lycée, à l'université, à l'hôpital. J'ai l'air idiot, j'ai l'air d'avoir juste une gueule d'ange avec un cerveau d'huitre, j'ai l'air de ce beau gosse des plages qui ne sait que sourire aux demoiselles. Mais ne vous faites pas avoir. Ne jugez pas sur les apparences. Ne tombez pas dans le panneau. Je vous aurais prévenu. Une fois. Je ne le ferai pas deux fois. Et si vous vous faites avoir malgré tout ? Vous en subirez les conséquences, les déceptions, et les espoirs déchus qui vont avec.