NOM : Reid.
PRÉNOM : Reagan, parce que son père était sûr qu'elle serait un petit mec, et que sa mère était trop dopée à l'anesthésiant pour protester.
AGE : 25 ans.
SURNOM : Birdie, parce que le premier qui a essayé de l'appeler Kiwi pour se fouttre de sa patrie s'est mangé le sol.
ORIGINES : Néozélandaise.
STATUT : Attachée à ses médocs et ses paperasses.
MÉTIER : Assistante dans la pharmacie de l'hôpital, étudiante en école de pharmacie.
TRAITS DE CARACTÈRE : Butée, ambitieuse, débrouillarde, cinglante avec les cons, observatrice, impatiente, entreprenante.
les détails
I. — Reagan a la tête d'une gamine, d'une ado. Se faire prendre au sérieux c'est comme remettre du dentifrice dans le tube - crade et impossible. Ses clients aux bras cassés, aux côtes fêlés, demandent toujours l'avis de son supérieur. Comme si sa bouille lui permet pas de remplir une prescription pour des anti-inflammatoires, comme si elle est juste là pour ouvrir et fermer la caisse, dire bonjour et au revoir, sourire comme une niaise et donner bonne allure au cagibi de la pharmacie. Mais dans la hiérarchie des choses, Reagan est à peine au premier échelon, toujours étudiante, toujours en dette, toujours fourrée dans ses encyclopédies quand elle le peut. Faut bien l'admettre, être pharmaco c'est pas juste distribuer des aspirines comme des sucettes.
II. — Jamais deux sans trois. Reagan est partie deux fois de chez elle, deux fois et puis la troisième c'était la bonne. Deux fois où elle est revenue sans fric et sans rêves, pas prête à sauter le pas, pas prête à quitter le cocon pour de bon. Après deux mois à tourner en rond et se ronger les ongles, à s'imaginer vieille et pleine de regrets, elle laisse un mot à ses parents et se barre, comme ça, du jour au lendemain. Elle reste avec des amis trois beaux mois et puis c'est bon, la Nouvelle-Zélande elle en a fait le tour. L'avion qu'elle prend jusqu'à San Francisco a trois heures de retard et sent les pieds, mais au moins elle retrouve son ambition ici.
III. — Elle se fait voler son portable et son passeport juste à la sortie du terminal. Le mec a une gueule de castor flingué et les ongles jaunes, et personne n'a envie de le pourchasser quand il se met à courir. Vive les Etats-Unis et merci oncle Sam.
IV. — Un nouveau pays c'est une nouvelle culture, des nouvelles têtes, un rythme différent. San Francisco c'est pas New York mais les gens se lèvent aussi tôt et se couchent aussi tard. Reagan suit le courant, devient insomniaque, après somnambule, et puis après les choses se calment, ses études deviennent plus simples, et le sommeil revient.
V. — Reagan a un problème : la collocation c'est mission impossible. Nettoyer le bordel de quelqu'un, supporter l'odeur de la malbouffe mal cuite, déboucher les toilettes – pas son truc. Si elle voulait veiller sur quelqu'un, les aider à décuver, elle étudierait pour être toubib, pas pharmacienne. Elle change de colloc comme de chaussettes, donc, et puis elle fait avec.
VI. — Son seul cousin est mort d'une overdose accidentelle à 10 ans. Il avait juste une otite, une toux bien grasse aussi, mais son vrai bourreau c'était le pharmacien, le pharmacien qui a pas fait pas attention quand il a remplit sa prescription, le pharmacien qui a mélangé deux commandes et lui a donné des antibios d'adulte, lui a rappelé d'en prendre trois fois par jour, et sa famille qui s'est pas douté que la dose était trop forte. C'est la cinquième gélule qui a été fatale, qui a tué ses organes vitaux d'abord et puis son cerveau ensuite. Reagan l'oublie pas cette putain d'erreur, oublie pas son cousin avec sa bouille angélique, et peut-être que c'est en partie pour ça qu'elle fait ses études, peut-être que quelque part elle cherche à réparer la connerie de quelqu'un d'autre pour faire justice à sa famille.
VII. — La plupart des gens aiment pas les hôpitaux, mais Reagan se sent à la maison ici, même quand les odeurs de pansements et de Bétadine s'imbibent dans ses vêtements, même quand elle entend des enfants hurler et que son cœur se tord, même quand les médecins, les chirurgiens, les infirmières, la traite comme quelqu'un de passage, quelqu'un qui fait pas les mêmes études, quelqu'un qui connaitra jamais les mêmes obligations. L'hôpital c'est pas glamour, parfois c'est même infecte le nombre de panaris et de nez brisés qu'elle voit, mais c'est une routine et c'est la seule vie qu'elle peut s'imaginer.
VIII. — Reagan laisse personne lui tourner autour trop longtemps. La patience ça a jamais été son fort. Quitte à se prendre un râteau autant le faire avec dignité, pas après trois mois d'hésitations.
IX. — Rester en contact avec la Nouvelle-Zélande est de plus en plus difficile, mais Reagan a toujours son accent bien prononcé, un penchant pour dormir à la belle étoile, et un amour un peu secret pour le rugby et le hockey.
X. — Être de bonne humeur après une partie de la journée dans un hôpital et l'autre dans une fac c'est aussi simple que bouffer du cactus, mais Reagan a réussi à maitriser l'art de sourire au lieu de grincer des dents.