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 the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece

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MessageSujet: the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece   the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece EmptyJeu 10 Déc - 20:58

All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man
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L'enseignement n'était définitivement pas une vocation pour Al, surtout pas lorsqu'il se retrouvait à gérer un petit troupeau d'internes, abandonnés par leurs résidents respectifs. Le Menphis Wave était connu pour être un hôpital universitaire, un bon nombre de gens qui passaient les portes des urgences savait qu'une demi-douzaines de paires d'yeux scruteraient le moindre mouvement de gaze sur la peau, avides d'enregistrer la plus insignifiantes des procédures. De malheureux points de sutures, en l'occurrence. Ils s'étaient réunis autour de la pauvre femme qui semblait avoir momentanément oublié sa douleur au profit d'une gêne presque palpable. Une fois n'est pas coutume, Al se surprit à compatir vaguement avec son malaise et après s'être assuré qu'il ne lui causerait pas la moindre souffrance supplémentaire, il s'arrêta pour contempler ses élèves. « Toi, dis-moi, de quel type de sutures s'agit-il ? » demanda-t-il, incapable de se souvenir de son nom. Un sourire fit frémir ses lèvres lorsqu'il les vit tous sursauter, puis se tourner vers l'heureux élu. « En b– non, non, primitives, des sutures primitives » répondit-il, de toute évidence peu sûr de lui. Al acquiesça, presque attendri par tant de nervosité. Il n'était pas toujours très tendre avec eux, bien au contraire mais il n'était pas là pour les materner. Sa garde s'était terminée depuis deux bonnes heures déjà – mais on ne laissait pas un patient en plan pour une excuse aussi ridicule que des horaires, c'était bien connu – et après plus vingt-quatre heures éveillé, sa patience commençait à approcher dangereusement de ses limites. Il lâcha sèchement un « bien, c'est ça » avant de retourner à sa tâche, intensément conscient du poids de leurs regards sur ses doigts. Leurs noms n'étaient qu'une liste floue dans sa tête et s'il leur souhaitait sincèrement de devenirs de bons médecins, il n'en était pas pour autant prêt à les laisser se faire la main, littéralement, sur l'une de ses patientes. Il ne les connaissait pas suffisamment pour ça et l'éventualité de devoir envoyer cette pauvre dame en chirurgie plastique parce qu'un interne ne savait pas suturer convenablement ne l'enchantait guère. Il pouvait sentir leur envie pourtant, leur désir d'apprendre. « Laissez-lui un peu d'air, bon sang, maugréa-t-il sans lever le nez, proche de la fin. Oui, voilà, reculez un peu. C'est terminé de toute manière. Vous trois, vous allez gérer sa sortie. J'imagine que vous êtes au courant de la procédure » Dieu merci, ils hochèrent la tête et Al ne put retenir un soupir de soulagement. Il recula légèrement le tabouret sur lequel il avait pris place pour s'occuper du front de la patiente et lui adressa un sourire fatigué – il était temps que sa garde s'achève. « L'anesthésie va se dissiper dans les heures qui viennent et autant être honnête, ça risque d'être un peu douloureux. Surtout, ne vous affolez pas, d'accord ? Avec des antidouleurs et un peu de repos, tout devrait bien se passer, lui assura-t-il, oubliant un instant les étudiants qui écoutaient encore comme s'il s'agissait d'un discours important. Revenez dans quelques jours pour les fils et tout rentrera dans l'ordre. On vous expliquera les détails avant de vous laisser partir » Ce n'était pas la plaie la plus impressionnante qu'il ait eu à suturer mais le soulagement d'un patient, peu importe ses blessures, restait l'une des joies de ce métier. Une fois débarrassé de ses gants, Al accepta donc avec bonheur la main tendue et les remerciements balbutiés à voix basse. Un coup d’œil à sa montre, en s'éloignant, lui appris que l'heure de déguerpir était enfin arrivée. Il aimait son boulot mais aujourd'hui, alors que le soleil s'installait doucement dans le ciel, il n'aspirait à rien d'autre que retrouver son lit. Il se tourna de nouveau vers les internes, ses internes, qui le suivaient encore à la trace. « Très bien, c'est ici que je vous laisse. Le docteur Cartwright prendra le relais si vos résidents sont toujours aux abonnés absents » leur lança-t-il, presque joyeusement. Fini, c'était fini. Ne lui restait qu'à gagner le quatrième pour récupérer ses affaires, filer au parking et il pourrait aller dormir. Dans un vrai lit. Pour au moins huit heures d'affilées, sans la moindre interruption – sauf si l'humanité décidait encore de merder en beauté, bien sûr mais avec un peu de chance, son bipeur resterait silencieux jusqu'à demain.

C'est donc relativement de bonne humeur qu'il laissa derrière lui la paperasse et l'odeur de désinfectant qui flottait aux urgences pour la quiétude d'un ascenseur, pour une fois désert. Appuyé contre l'une des parois, il se laissa bercer par le ronronnement discret de la machine, bras croisés contre sa poitrine et yeux clos. Le sommeil n'arriverait pas tout de suite ceci dit, il devait encore attendre une petite heure pour le coup de fil quotidien pré-journée de classe que ses enfants ne rataient jamais. Peut-être Diana serait-elle encline à discuter des vacances de Noël – l'espoir fait vivre, comme disait l'autre. La communication n'avait jamais été leur fort et ça n'avait fait qu'empirer avec le divorce. Toutefois aujourd'hui, il n'avait pas envie de se battre, la fatigue était bien trop forte.

Il secoua les épaules lorsque les portes s'ouvrirent sur le quatrième, cherchant le regain d'énergie qui lui permettrait de tenir encore un peu. Pas longtemps, juste de quoi patienter jusqu'à entendre la voix des enfants par-dessus le vacarme matinal new-yorkais. Par chance, il ne croisa nul visage connu, susceptible d'offrir un sourire et quelques mots qu'il n'avait pas la patience de recevoir, ni de retourner, et il poussa la porte du vestiaire avec l'intime conviction que l'univers était avec lui en cet instant précis. Courte félicitée, hélas.

Ce vestiaire avait beau n'être fréquenté que par des titulaires, il n'en était pas autant un havre de paix. Combien de fois Rick l'avait-il pris au piège, à la fin d'une journée, pour ensuite l'emmener boire un verre pour se détendre – passer la soirée dans un bar prétendument branché, les oreilles remplies d'une musique qu'il n'appréciait guère était bien loin de la définition qu'Al avait de la détente. Il était littéralement impossible d'être seul entre ces murs, impossible, et il le savait. Cependant, il n'était pas préparé à toutes les rencontres. Surtout pas à celle-ci. « Cece, la salua-t-il maladroitement avec l'impression d'être le dernier des cons. Tu arrives ? Ou... tu pars peut-être ? » Que d'éloquence. Ah, elles étaient loin, les longues lettres qu'il lui écrivait, durant de trop rares accalmies. Son souvenir l'avait souvent apaisé, presque comme si elle était auprès de lui, là-bas. C'était étrange de la croiser aujourd'hui, de la saluer en passant dans les couloirs. Ironiquement, il semblait y avoir plus de distance entre eux depuis qu'il était rentré à San Francisco qu'il n'y en avait jamais eu lorsqu'il était en Afghanistan. La logique aurait voulu qu'il se réjouisse de pouvoir la revoir, de pouvoir lui parler à nouveau de vive voix. Oui mais rien n'était logique avec cette histoire – ce n'était même pas leur histoire, pas vraiment, pas tout à fait. La main sur son casier, immobile malgré la profonde envie d'attraper son manteau et de rentrer, Al eut toute la peine du monde à détourner les yeux. Après deux ans passés à l'imaginer, il s'était habitué à l'absence, à la présence de ses mots plus qu'à celle de sa peau. Il avait choisi de partir après tout, de la laisser derrière lui comme il avait laissé le reste. L'entendre lui demander de rester n'avait pas suffit et si une partie de lui avait sans doute espéré reprendre les choses là où ils les avaient laissé, Al avait réalisé que ça tenait du fantasme, presque que de la chimère, plus que d'un projet. Alors que presque trois ans plus tôt, elle avait été la première personne vers laquelle il s'était tourné au moment de son divorce, Al ignorait quoi lui dire, comme si les mots l'avaient abandonné maintenant qu'il faisait face, non plus à une feuille de mauvais papier, mais à Cece elle-même.


Dernière édition par Al Simmons le Lun 21 Déc - 1:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece   the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece EmptySam 19 Déc - 9:53

Assise sur un petit banc en bois, elle laisse un soupir s'échapper d'entre ses lèvres et une main glisser dans ses mèches brunes entremêlées. Elle ferme ses paupières quelques secondes, appréciant cet instant de calme après deux jours à se plonger entièrement dans son travail. Demain, elle allait passer sa seule journée de repos à la banque mais ce soir, elle pourrait dormir, troquer sa tenue de médecin pour un pyjama doux et agréable. Et son dos criera son bien-être de retrouver un matelas moelleux et des oreillers rembourrés. Elle aime son travail, mais se débarrasser de sa blouse est un petit plaisir qui boucle toujours de façon agréable une bonne journée de travail. Elle porte son gobelet de café jusqu'à ses lèvres – espérant que cette dose de caféine lui redonne une poussée d'adrénaline – mais constate avec dégoût que celui-ci a refroidi. Son esprit est ailleurs, occupé à vaciller entre le dernier patient qu'elle a vu ce soir et ces analyses négatives qui lui font prendre conscience de la future mauvaise nouvelle à annoncer à une mère de famille. Cachée au quatrième étage, dans le vestiaire des titulaires, elle consulte son téléphone pour voir apparaître trois nouveaux messages de son beau-frère. Il l'invite à la maison pour une soirée jeux de société et Cece, elle ricane de voir sa sœur et son mari être ce genre de couple. De ceux qui aiment avoir une soirée pizza le mardi et scrabble le jeudi. Elle décline gentiment l'invitation avant de ranger son téléphone dans son sac. Il allait insister, obligé par sa sœur. Et elle n'est pas d'humeur à lutter contre son ainée. Elle s'étire légèrement, le dos douloureux par ces heures de travail. Le banc l'attire dangereusement comme le plus beau des lits jusqu'à ce que la porte des vestiaires s'ouvre à nouveau. Quelqu'un entre, bouscule ces minutes de quiétudes qui précèdent la chute dans les bras de Morphée. Elle n'a pas besoin de tourner la tête pour reconnaître cette présence, pour deviner à qui appartient cette voix à la fois familière et pourtant, si étrangère, donnant l'illusion d'appartenir à un inconnu. Al. En un battement de cil, il est là. Elle aurait pu se préparer à être confrontée à un supérieur. Mais se retrouver seule avec Al, c'est une chose à laquelle Cece ne pense plus. Ils ont l'air de deux idiots qui ont perdu l'usage de la parole. Elle s'est interdite, depuis plusieurs à mois, à penser à Al de cette façon. La titulaire se souvient de la volonté féroce qu'elle avait puisé pour l'oublier, pour avancer, pour grandir. Mais ça n'a pas marché. Son histoire avec Lip l'avait aidé. Mais revoir Al lui donne toujours un goût amer de leur propre histoire. Un goût triste d'inachevé. Échanger des courriers avec lui, ça avait été, d'une certaine façon, une manière de le garder auprès d'elle. Jusqu'à ce qu'elle finisse par oublier le son de sa voix chaude parsemée d'un accent qui lui est propre. Et la couleur de ses yeux. Seuls ses mots sur du papier résistaient au temps finalement. Égoïstement, elle aurait voulu qu'il reste. Pour elle, pour eux. Mais il avait choisi de sauver quelque chose de plus fort qu'eux. Elle sourit de le voir si hésitant, comme à chacune de leurs rencontres, aussi brèves soient-elles. Ils ne se connaissent plus si bien, la maladresse animant chacun de leur échange. Elle a essayé de ne plus penser à lui, elle a essayé d'avancer seule mais elle ne peut s'empêcher de se laisser dévorer en imaginant ce que ça aurait été, si il avait choisi de rester. Ils ne seraient pas si maladroits. Elle le sait que c'est mal, que ça va finir par lui pourrir le cœur. Elle aurait pu partir maintenant et ne pas lui répondre mais elle a soudainement besoin de se justifier, de combler quelque chose. Un manque, peut-être. Elle ose un regard vers Al, vers ces yeux tout sombres qu'elle s'est longtemps imaginée en rêve. Comme elle a mille fois imaginé le contact de sa peau contre la sienne. Et puis, un jour, il n'était plus qu'un souvenir, une sensation, des mots sur un papier. Un fantasme, pire, une illusion. « Je viens d'arriver mais ça ne sera pas long. » Seulement le temps de quelques minutes, le temps de troquer sa tenue de titulaire pour quelque chose de plus décontracté. Elle se lève, pour se tourner vers Al, pour se rapprocher aussi, pour laisser son regard glisser de sa tête à ses pieds. Elle le fixe parce qu'elle n'arrive pas à se détacher de ce regard qui lui a tant manqué. Elle sait que ce n'est pas normal de rester attacher à lui, de vivre dans le fantasme d'une relation qui n'a jamais existé. Mais son cœur blessé en a besoin. Par automatisme, sa main attrape la robe accrochée dans son casier. « Longue journée ? Tu as l'air épuisé. » Elle sourit, pour une fois c'est par envie, non une simple réaction mécanique de ses lèvres pour paraître polie. Elle essaie de faire la conversation, mais elle n'est plus très douée pour ça. La question couchée sur un papier aurait semblé moins timide. Il lui aurait décris de long en large sa vie là-bas, loin d'elle, dans un autre pays. Et Cece n'aurait pas été gênée de le questionner si simplement, avide de se sentir plus proche de lui. Là, dans ce vestiaire, même lui demander si ça va lui paraît trop bizarre. Elle s'oblige à détourner le regard, se réinstaller sur le banc pour déposer la robe à ses côtés et retirer ses chaussures. Sans se soucier de la présence de Al à ses côtés, elle retire sa tenue de médecin pour se retrouver en sous-vêtement. Ses gestes ne sont guidés que par l'habitude. « Pardon, j'aurais peut-être dû trouver un autre endroit pour me changer. » Un sourire presque insolent nait sur ses lèvres. Elle le sait, Cece, qu'elle devrait se taire et s'en aller. Mais elle étouffe, elle est épuisée d'éviter tout le monde pour que ça tourne mieux. Dans un geste précipité, elle enfile la robe rapidement pour recouvrir ses courbes. Elle regrettera plus tard pour avoir osé lui parler. D'un mouvement léger, elle se lève pour se mettre dos à Alejandro et ramène ses cheveux sur son épaule pour lui faciliter l'accès à la robe. « Tu m'aides pour fermer ma robe ? » Elle se trouve ridicule d'utiliser la fermeture de sa robe comme excuse alors qu'elle pourrait facilement le faire seule. Mais ça lui fait gagner du temps.
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MessageSujet: Re: the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece   the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece EmptyLun 21 Déc - 2:35

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Longtemps, Cece avait incarné l'interdit, la tentation inconnue. Il était marié et sa vision du couple, façonné par les décennies de bonheur de ses parents, excluait l'idée même de l'infidélité. Mais elle était là, souriante, charmante et inconsciemment, il avait cédé. Même en refusant de l'admettre, en refusant de reconnaître qu'il n'était rien de moins qu'un mari loyal, il avait été infidèle. Sentimentalement du moins. Et elle était restée lorsque son pseudo-bonheur conjugal s'était fait la malle. Une fois libre, Al avait cessé de se voiler la face mais il n'avait pas tardé à prendre peur. Après vingt ans passés aux côtés d'une seule femme, il avait perdu pieds et s'était laissé bouleverser par la crainte. Dès le début de sa relation avec Diana, il avait été convaincu qu'ils finiraient leur vie ensemble et si Cece n'avait en rien causé la débâcle de leur séparation, son soutien et son affection lui avaient constamment rappelé cet échec. Alors il avait fui, tout en se disant qu'il faisait ça pour son bien à elle aussi, pour éviter de lui en vouloir, à terme. C'était inévitable, right ? En tout cas, il avait été doux de le croire. Al avait toujours été très fort pour trouver le moyen d'apaiser sa conscience.

Quiétude de courte durée hélas. Pourtant, il n'était pas mécontent de la revoir. Pas heureux non plus, parce que la facilité de leurs échanges s'était perdue au fil des lettres. Une partie de lui s'était accroché à l'espoir que ces deux ans n'aient été qu'une parenthèse, une pause nécessaire dans leur histoire naissante. Pur égoïsme, il le savait et c'était tellement naïf. Elle lui avait demandé de rester et il était parti malgré tout, comment avait-il pu imaginer que ça ne changerait rien ? Ça avait tout changé. Tout gâché. Aujourd'hui ils n'étaient plus que gêne et regards fuyants, à des kilomètres de la tendresse un jour partagée. « Prends ton temps » murmura Al, trop crispé pour être nonchalant. Était-il seulement possible qu'ils redeviennent amis, comme ils l'avaient longuement été avant que sa femme ne prononce le mot divorce, il l'ignorait. C'était comme si cette partie-là de son passé n'avait été qu'un rêve stupide, sorte de souvenir flou qui précédait ce soir où il avait atterri sur le pas de sa porte, avec nulle d'autre envie que d'être en sa présence sans plus avoir à se restreindre s'il voulait lui sourire, s'il voulait la regarder, la toucher. Ça aussi, ça appartenait au passé. Il avait l'impression de ne plus vraiment avoir le droit de la regarder, à peine celui d'être en sa présence. Sa gorge était incroyablement sèche, réalisa-t-il lorsque leurs regards se croisèrent et il se détourna, l'ouverture de son casier prenant soudain une importance capitale. Ses mains tremblaient sur la serrure et il soupira, avant de céder à l'envie pressante de poser les yeux sur elle à nouveau. Ce besoin-là l'avait secoué dans les moments les plus improbables, en Afghanistan, les plus solitaires aussi. Il aurait aimé pouvoir se tourner vers elle et retrouver ce réconfort qu'elle avait su lui apporter, lorsque le camp était endormi et qu'il veillait, incapable de trouver le sommeil, lorsqu'on amenait un énième blessé dont le futur était incertain. Maintenant que le désarroi qui naît de l'impuissance avait disparu, le désir d'avoir Cece sous les yeux était encore là. Mais il n'avait pas le droit de ressentir ces choses-là, il l'avait perdu le jour où il avait estimé qu'elle ne suffisait pas pour l'empêcher de fuir. Restait la possibilité de faire semblant, de partager quelques mots comme de simples collègues. C'était si étrange, au final. « Longue garde surtout. J'ai presque oublié ce que c'est de pouvoir s'asseoir » Comme quoi, même deux ans passés en pleine misère ne parvenaient pas tout à fait à faire disparaître le saint privilège de pouvoir se plaindre mais le sourire de Cece parvint sans peine à effacer la culpabilité. Ailleurs, dans d'autres circonstances, face à quelqu'un d'autre, il aurait sans doute pensé immédiatement à ses camarades, à ce que d'autres avaient enduré et continuaient de subir. Il aurait eu honte de pareille réflexion. Pas aujourd'hui, pas ici, pas devant elle et son sourire compatissant. A croire qu'en plus de ses vertus apaisantes, ce sourire-là pouvait arrêter le temps. Ou peut-être était-ce la fatigue ou la surprise qui empêcha Al de bouger lorsque la jeune femme se débarrassa de sa blouse. Hébété et rougissant comme un gamin durant sa première fois, il se tourna à nouveau, osant à peine échanger son propre uniforme pour les vêtements qui l'attendaient dans son casier. Sa chemise était un peu froissée et une lessive ferait certainement beaucoup de bien au jean qu'il traînait depuis deux jours déjà mais après tout, il ne les porterait que jusqu'à son appartement. Il aurait tout aussi bien pu enfiler sa veste et déguerpir sans un mot, mais la perspective de passer un peu plus de temps, ne serait-ce que quelques minutes, avec Cece était bien bien trop tentante pour qu'il cède à sa lâcheté habituelle. Al était pourtant très fort, lorsqu'il s'agissait de fuir, il l'avait prouvé par le passé, déjà face à elle.

Il boutonnait ses manches lorsque Cece attira à nouveau son attention – mais, vraiment, l'avait-elle perdu une seule seconde ? – et il eut une seconde d'absence devant sa mine bien moins innocente. Presque malgré lui, Al baissa les yeux sur son corps dévêtu avant de se reprendre, très vite. Il haussa les épaules pour se donner une contenance, prêt à arguer qu'après tout, ils étaient dans un vestiaire commun, qu'il était médecin, adulte et de fait, tout à fait capable de ne pas la regarder si elle se déshabillait. Sauf que ce stupide coup d'oeil, si rapide fut-il, venait contrebalancer toutes les réponses qui lui venaient en tête. Mieux valait ne rien dire et garder profil bas. C'était sans compter sur Cece qui, il commençait à le croire, semblait prendre un malin plaisir à le torturer. La logique aurait voulu qu'il ne tombe pas dans le piège qu'elle et son manque de volonté lui tendaient, parce qu'il était un peu vieux pour ce genre de petits jeux idiots. A presque quarante-cinq ans, il n'était pas sensé se laisser bouleverser ainsi. Il devait dire non, attraper son portefeuille et ses clés, et fuir. Fuir, fuir, fuir. Une fois n'est pas coutume, Al décida de rester. Murmurant un « bien sûr » qui n'était probablement pas audible par d'autres oreilles que les siennes, il traversa la pièce pour la rejoindre. Ce n'était qu'une stupide fermeture, rien qui ne justifiait le tumulte de son cœur. Ses doigts effleurèrent une hanche, involontairement ou presque et par précaution, il écarta quelques mèches de cheveux de sa nuque. Deux ans plus tôt, ce genre de contacts ne lui aurait posé aucun problème, bien au contraire. Il aurait certainement plaisanté, balancé une petite phrase toute faite pour la faire rire, prétexté que la couleur de sa robe s'accordait mieux avec le parquet qu'avec sa peau délicate. Il n'en avait plus le droit à présent et c'était entièrement sa faute. Après une profonde inspiration, il s'attela à sa tâche et, sans le vouloir, regretta amèrement que Cece ne fut pas plus grande lorsqu'il atteignit le col du vêtement. Il n'osa même pas imaginer ce qu'on pourrait penser de cette scène si par malheur quelqu'un passait la porte à cet instant précis. Fuir, fuir, fuir, le mot résonnait dans sa tête comme une sirène entêtante mais il ne bougea pas ou presque, à peine d'un pas en arrière. « Voilà, lâcha-t-il, se forçant à sourire, tu devrais éviter toute fermeture dans le dos, comme ça, je ne serai pas toujours là pour m'en occuper » Tout en subtilité, Al, bravo. A une époque, c'était précisément ce qu'il avait voulu, être là pour ce genre de choses si banales qu'elles en étaient stupides. Remonter la fermeture éclair de sa robe, attraper un pot de confiture rangé un peu trop haut, autant de détails à la con qui n'avaient pourtant pas suffit. Pire, qui l'avaient terrifié à force d'y penser. « Désolé, c'était un peu... déplacé » se reprit-il, contrit, et merde, oui, le mot était faible. Il n'avait plus le droit non plus de faire ce genre de réflexions, aussi légères qu'elles étaient pleines de sous-entendus. Ils n'étaient plus amis, plus vraiment. Des étrangers, voilà ce qu'ils étaient devenus. Il ne pouvait pas s'attendre à reprendre ce qu'il avait laissé derrière lui en la quittant, ce n'était pas juste, ni très sain d'ailleurs. Mais, sans pouvoir – sans vouloir, plutôt – se l'expliquer, il ressentait le besoin égoïste de l'avoir dans sa vie. « Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise » ajouta-t-il, sans sourire cette fois. Un peu tard, toutefois, pour des excuses, peu en importait la cause. Il aurait aimé pouvoir s'excuser pourtant, autant pour l'avoir reluqué l'instant d'avant que de l'avoir mise de côté, deux ans plus tôt. Il aurait aimé s'excuser, oui, mais Al n'était pas sûr d'avoir eu tort.
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MessageSujet: Re: the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece   the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece EmptyJeu 24 Déc - 17:00

Elle se souvient avoir été son amie, avant tout ça. Avant qu'il ne parte pour la guerre, avant qu'il ne la laisse sur le pas de sa porte, avant qu'il ne lui avoue son divorce avec sa femme. Elle avait eu du respect pour son histoire avec Diana, autant qu'elle avait respecté ses sentiments pour celle-ci. Jamais elle n'aurait osé tenter un rapprochement avec un homme marié, même lorsque des sentiments avaient commencé à naitre au fond de son cœur. Leur amitié, lui apparaissait, à ce moment-là, mille fois plus précieuse. Elle l'avait soutenu comme une amie, et lui avait offert toute son affection peu importe les moments durs qu'il traversait. Elle ne s'était jamais montrée entreprenante. Cela aurait été déplacé de le faire alors qu'il nourrissait peut-être encore des sentiments pour une autre femme. Aujourd'hui, Cece pourrait presque regretter de ne pas avoir su rester à cette jolie place. Comme elle regrette de sentir son cœur s'affoler de battements désordonnés en se tenant si près de Al. Incohérente dans le choix de ses décisions – la logique devrait la pousser à s'éloigner pour rentrer à son appartement – la titulaire préfère le provoquer avec une simple fermeture. Elle sourit de le voir porter un regard sur son corps à moitié nu, comme si elle avait gagné une bataille. C'est tellement stupide tout ça, de devoir agir ainsi pour accaparer un peu de son attention. Son insolence n'est guidée que par l'envie de le sentir plus près d'elle, lasse de devoir le fuir. Et elle aurait donné n'importe quoi pour que sa robe embrasse le sol des vestiaires. Là, maintenant, alors qu'il effleure ses côtes du bout des doigts pour venir refermer son vêtement. Elle agit de façon stupide, peut-être un peu trop puéril pour son âge et pour leur histoire mais n'a pas le temps de s'en préoccuper. « Bien sûr. » réplique-t-elle, peut-être un peu trop sèchement, sans sourire, déçue d'être ainsi remise à sa place. Elle avait toujours aimé sa franchise, aujourd'hui ça l'agace. Al ne serait pas toujours là mais il ne l'était déjà plus depuis longtemps. Après tout, il avait fait le choix de l'abandonner deux ans plus tôt. Les courriers échangés l'avaient simplement encouragé à fantasmer une relation qui n'existerait pas. Et pourtant, elle offrirait beaucoup pour l'avoir à ses côtés, pour retrouver sa tendresse et effacer cette gêne qui flotte chaque fois que leurs regards se croisent, chaque fois qu'ils se fuient. « Non, non, tu as raison. » Elle approche d'un pas pour venir poser une main – à la fois timide et si provocante – sur son ventre, ses doigts venant dangereusement flirter avec la boucle de sa ceinture et les boutons de sa chemise froissée. Son regard cherche le sien, parce que cette fois-ci, Cece a réellement envie de le taquiner. Elle ne tente rien, s'amuse seulement de quelque chose qui lui est interdis depuis trop longtemps. Peut-être qu'une part entière de son cœur cherche à le provoquer, à le bousculer dans sa vie  toute calme pour voir qu'elle ne rêve rien de leur histoire. Al pouvait continuer de se bercer d'illusions, mais pas Cece. Pas ce soir, pas alors qu'il se tient si près. « D'ailleurs je ne sais pas comment je vais faire pour la retirer une fois arrivée à mon appartement. » Un doigt posé sur le menton, Cece fait mine de réfléchir. Elle affiche un air décontracté, malicieux et nonchalant, plus qu'elle ne l'aurait imaginé, croisant les bras contre sa poitrine, comme si elle s'en foutait bien de sa remarque. Il voulait la mettre mal à l'aise, alors la titulaire ne se priverait pas de lui renvoyer la balle. « Tu devrais peut-être m'accompagner. Pour m'aider. » Se retournant vers son casier, qui lui offre l'opportunité d'échapper à son regard le temps de quelques secondes, elle se saisit de son sac et son manteau. Et sa blouse retrouve le crochet dans le casier. Le son du métal qui claque la fait réagir trop tard, alors qu'elle revoit défiler devant ses yeux, tout le chemin parcouru sans Al. Tous ces mois, toutes ces nuits, où elle avait fini par comprendre qu'il lui faudrait tourner la page, un jour. Mais Cece ne prendrait pas le risque de lui avouer avoir trouver du réconfort dans les bras d'un autre homme, un an après son départ. « C'est ridicule, pardon. » Elle lâche un petit rire, comme si, soudainement, elle se sentait vraiment mal à l'aise d'agir ainsi. De lui apparaître si désespérée ou de dévoiler peu à peu, à quel point Al pouvait lui manquer. Elle se mord la lèvre et baisse le visage pour observer ses pieds qui lui apparaissent d'un coup très importants. Se tenir à distance de lui aurait été une meilleure idée. Échanger quelques mots et s'en aller, c'est ce qu'ils font, le reste du temps. Et ridicules, ils le sont aussi. « On va s'éviter encore longtemps ? C'est ça que tu veux ? » Son regard se braque sur le médecin, tout en resserrant son étreinte autour de son manteau. Là encore, Cece voudrait le faire un peu réagir, mais elle ne se sent plus à sa place, et recule d'un pas, irritée de parler de ça ici.
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MessageSujet: Re: the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece   the "what ifs" and "should haves" will eat your brain w/ cece EmptyMar 12 Jan - 19:14

All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy man
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Une partie de lui regrettait amèrement d'avoir échoué ici, dans cette pièce où il ne croisait jamais personne d'habitude. Well, no, ce n'était pas tout à fait la vérité mais il ne s'arrêtait ni sur les visages, ni sur les silhouettes. Il lui arrivait d'échanger un regard, un signe de tête avec un collègue mais papoter dans les vestiaires n'était pas le genre d'Al. Ceci dit, Cece avait déjà montré, consciemment ou pas, qu'elle était l'exception à la plupart de ses règles, à nombre de ses principes – son exception. Deux ans et des poussières plus tôt, il aurait donné cher pour se trouver dans la présente situation. Avec elle, sans une alliance au doigt pour alourdir le moindre de ses mouvements, sans divorce encore trop récent pour l'empêcher d'aller de l'avant. Mais il avait fait son choix et en partant, il avait tourné le dos à cette porte entrouverte. Les lettres n'avaient pas suffit, bien sûr que non et il savait à présent qu'il s'était raccroché à l'idée que ce soit le cas sans tout à fait oser se l'avouer – tout comme il s'était bercé d'illusions à propos de ce nouveau job. Prendre la réalité en pleine gueule n'était pas la plus agréable des sensations, surtout à son âge. Il pensait avoir pourtant passé l'âge de se voiler la face mais force était de reconnaître que c'était bien loin d'être le cas. Pas avec elle, en tout cas.

Il fallait qu'il se casse, et vite. Qu'il ait envie d'être près d'elle ou non, c'était en train de devenir dangereuse. Pour lui, pour elle, pour le fragile équilibre qu'il avait trouvé au fil des semaines qui avaient suivi son retour. Tant pis si elle se vexait, il lui avait infligé bien pire après tout. Al n'osait pas imaginer ce qu'elle avait pu ressentir lorsqu'il avait répondu que non, il ne resterait pas, pas pour elle – ces mots-là n'avaient pas été prononcé mais il avait encore l'impression de les sentir flotter dans l'air, trop imposants pour ne pas être entendus malgré tout. Elle n'avait pas suffi à le faire rester et deux années s'étaient écoulées, il aurait dû être immunisé contre le moindre éclat animant ses grands yeux, contre les froncements presque imperceptibles de ses sourcils fins. C'était ce que la logique voulait, non pas qu'il soit tout autant, si ce n'était plus, affecté par sa présence qu'à l'époque de leur rencontre. Goddamnit.

Il fallait vraiment qu'il sorte de là, vite, très vite mais en la voyant approcher, il se sentit incapable de bouger. Interdit, immobile, il osait à peine respirer. Sa main, bien trop assurée, glissa un instant sur son abdomen et Al déglutit avec difficultés. Elle n'était pas sensée avoir autant d'effet, autant d'influence sur lui. Ils n'avaient rien vécu ensemble ou presque, et ils ne s'étaient pas retrouvés seul dans la même pièce depuis plus de deux ans. Elle n'était rien qu'un souvenir, un futur mort-né. Elle ne faisait même plus vraiment partie de sa vie – si on excluait les quelques tiroirs de son bureau remplis de ses lettres, de ses confidences couchées sur papier. Mais malgré ces certitudes, Al se laissait tout de même déstabilisé par une simple insinuation, pick up line agaçante d'avoir été tant utilisée. Il haussa un sourcil, soulagé de la voir s'éloigner un peu et lui tourner le dos. Il ferma les yeux et laissa échapper un profond soupir, las. « Au moins tu n'as pas perdu ton sens de l'humour, répliqua-t-il, vaguement nerveux, pour sauver la face. C'est rassurant » En vérité, non, ça ne l'était pas. Pas du tout. Parce qu'il aurait donné cher, réalisa-t-il, pour que ce ne soit pas une blague.

Il décrocha sa veste avec un peu plus de violence que nécessaire, la gorge nouée par l'émotion. Malaise, regrets, déplaisir, frustration, mélange morose qui obscurcissait la fin de sa journée pour la simple et bonne raison que Cece, qu'elle en fut consciente ou pas, lui rappelait qu'il ne la terminerait pas à ses côtés – et que c'était de sa faute, d'ailleurs. Et, peut-être, oui, peut-être bien qu'il avait envie de l'éviter ad vitam aeternam, si ça signifiait éviter également cette frustration, cette foule de questions qui courrait dans sa tête – et si il était resté ? « Tu crois que ça m'amuse ? rétorqua-t-il, sans réfléchir, en se tournant de nouveau vers elle. Parce qu'autant t'ôter cette idée-là de la tête tout de suite. Ça ne m'amuse pas du tout » Il enfila sa veste, un peu trop brusque, un peu trop hargneux, le regard noir de colère. Pour elle, pour lui-même, pour ce pétrin dans lequel il s'était mis tout seul. « J'adorerais pouvoir faire comme si tout était absolument normal, pouvoir dire à mes internes que, non, pas de problème, allez-y, bipez donc le docteur Bennett. Ça me faciliterait grandement la vie mais je ne peux pas. Je ne peux pas travailler avec toi et tripoter ma ceinture en faisant les yeux doux ne risque pas d'arranger les choses, au contraire » Il avait avancé sans s'en rendre vraiment compte, les yeux plongés dans les siens, oubliant totalement où ils étaient. C'était probablement la première fois qu'il lui parlait si longuement depuis son retour – dommage qu'il ait décidé de le faire en lui criait presque dessus. Et maintenant que les valves étaient ouvertes, rien ne semblait pouvoir arrêter le flot de paroles qui coulait de sa bouche. « Qu'est-ce que tu veux, qu'est-ce que tu cherches ? Tu croyais qu'on allait devenir amis en un claquement de doigts ? J'ai une nouvelle pour toi, Cece, je n'ai jamais voulu être ton ami ! » Harsh. Et il était près, beaucoup trop près. Il fallait qu'il s'en aille. Vite. Qu'il arrête de la regarder et qu'il s'en aille. Oui, voilà. Si seulement ses jambes acceptaient d'obéir.
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